L'Inflation

L'inflation, c'est l'augmentation généralisée et durable des prix.

Mesure :

En France, le NGP (niveau général des prix) est mesuré par l'INSEE grâce à un indicateur: l'indice des prix à la consommation (IPC) qui prend en compte aujourd'hui la quasi totalité (90 %) des biens et services consommés par les résidents et non résidents sur le territoire métropolitain + les DOM.

Chaque mois, 160000 prix sont ainsi relevés par des enquêteurs sur 27000 points de vente, ainsi que 40000 tarifs (EDF etc...).

Au niveau européen, c'est l'IPCH (indicateur des prix à la consommation harmonisé) qui sert à mesurer l'inflation.

Le taux d'inflation n'est que l'augmentation en pourcentage de cet indice des prix à la consommation.

Etymologie :

Le mot inflation qui vient du latin «inflare», qui signifie gonfler, augmenter de volume.

Mécanismes :

En effet, l'inflation est un phénomène qui est lié au gonflement de la masse monétaire (voir définition).

Dès le 16 ième siècle, les premiers économistes quantitativistes (Jean Bodin, Cantillon, ...) démontrent que l'augmentation de la quantité d'or détenue produit l'inflation.

Aujourd'hui, il faut comprendre qu'une augmentation trop rapide de la quantité de monnaie en circulation par rapport aux richesses produites (pris en compte par le PIB) engendre une pression de la demande sur l'offre qui n'augmente pas au même rythme.

Cette pression de la demande sur l'offre conduit à une augmentation des prix.

On a:

La croissance de la masse monétaire (quantité de monnaie en circulation) est donc particulièrement surveillée par les banques centrales au travers un indicateur (agrégat): M3 .

M3 est assez large puisqu'il regroupe (agrégat vient du latin grex, gregis: le troupeau) bien évidemment vos disponibilités monétaires, c'est à dire la monnaie qu'on peut détenir dans nos portefeuilles (billets et pièces), mais aussi l'argent disponible sur le compte courant (dépôts à vue), la quasi-monnaie (l'argent placé mais disponible dans un laps de temps assez court comme sur le fameux livret A par exemple, les CODEVI ,livrets d'épargne populaire, les comptes d'épargne logement …) et aussi les placements moins liquides (Les dépôts à terme) comme par exemple les plans d'épargne logement et des instruments négociables comme des titres d'OPCVM (organisme de placement collectif en valeurs mobilières): des parts de SICAV monétaires (société d'investissement à capital variable) par exemple.

On peut donc comprendre que l'inflation est liée aux taux d'intérêts .

En effet, des taux d'intérêts bas rendent le crédit plus abordable et donc stimulent (artificiellement) la demande des ménages ainsi que les investissements (entreprises, ménages, administrations), ce qui est bon pour l'activité mais risque d'être inflationniste.

D'un point de vue monétaire, chaque crédit non remboursé aboutissant à une création de monnaie (la somme créditée sur votre compte n'ayant pas été débitée sur un autre compte que le votre), M3 grossit…

En période d'inflation, les autorités monétaires (la BCE dans le cas de l'Europe) auront donc plutôt tendance à durcir leur discours, c'est à dire envisager une hausse des taux directeurs. (Les banques commerciales empruntent à BCE à ce taux pour satisfaire leur besoin de liquidité, laquelle joue le rôle de préteur en dernier ressort).

Comme cette hausse des taux directeurs sera immanquablement répercutée par les banques commerciales sur leurs clients, cela aura de facto un effet récessif sur l'activité et on verra des projets d'investissements ou d'achats s'arrêter (par exemple au profit de placements rendus plus attractifs).

Caractéristiques de l'inflation actuelle :

La résurgence de l'inflation touche actuellement aussi bien les pays développés que non développés et a été initiée par la hausse des matières premières et du pétrole.

L'activité croissante des pays émergents, de l'Inde et de la Chine en particulier engendrent une augmentation de la consommation de ces matières premières sans que leur offre puisse augmenter à court terme dans les mêmes proportions et donc les prix montent.

On a:

L'inflation s'importe donc ensuite en Europe et ailleurs par l'intermédiaire de la hausse des matières premières, ce qui pour certains discrédite l'utilisation des taux d'intérêts pour essayer de la contenir.

Le phénomène peut venir de loin, par exemple: l'augmentation du pouvoir d'achat en Chine conduit à une modification des habitudes de consommation et notamment à une augmentation de la consommation de viande, à l'utilisation plus importante d'énergie fossile pour les déplacements ...

Cela se traduit par une hausse du prix mondial des céréales (Blé, maïs-fourrage, orge, seigle …) utilisées pour nourrir les bovins, les porcs …qui se répercute également sur prix de la baguette de pain qui utilise des céréales sous forme de farine, mais aussi du fuel pour le four etc.… (Les matières premières constituant environ 25 % du prix d'une baguette).

Le phénomène peut également être amplifié par une spéculation à la hausse sur les matières premières, ainsi que par des tensions géopolitiques (affectant des pays producteurs de pétrole par exemple).

De plus, l'augmentation des prix du pétrole rend attractive l'utilisation des terres agricoles pour la production de biocarburants.

L'utilisation des terres agricoles à ces fins limite la possibilité de réponse à l'accroissement de la demande de céréales alimentaires et donc nourrit l'inflation de ces produits.

«Effet clique»,«effet de premier et de second tour» :

L'inflation produit un effet cliquet: en effet les prix augmentent mais on ne revient jamais à l'état initial.

Une hausse des prix des matières premières par exemple engendre une hausse des coûts de production, le processus devient cumulatif ce qui rend un retour en arrière improbable.

Le producteur, s'il veut maintenir son profit, finit par augmenter ses prix et par conséquent l'inflation touche par la suite les prix des biens de consommation et des biens de production durable, on a alors affaire à un «effet de premier tour».

Un cercle vicieux se met en place, notamment par l'intermédiaire des hausses salariales indispensables pour le maintient du pouvoir d'achat .

Le salaire constituant également un coût, l'augmentation des salaires nécessaire au maintient du pouvoir d'achat engendre à nouveau de l'inflation par les coûts et ainsi de suite… (Effet de second tour).

Plus d'information sur le même thème

Photo of Arnaud Jeulin

Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

Vous pouvez le joindre via les réseaux sociaux suivants ou par email :

.
  Se connecter