Evolutions comparées des cours de la bourse et du PIB

Décalages et disproportion

Le PIB (Produit Intérieur Brut) correspond à la somme des valeurs ajoutées par la production (et la consommation) de biens et de services produits (dans le monde si l'on prend en compte le PIB mondial, sur un territoire national, si l'on s'en tient à la mesure du PIB d'une nation).

Une expansion économique, c'est-à-dire une croissance du PIB, traduit une augmentation du niveau d'activité des entreprises, et correspond généralement à une croissance concomitante de la consommation des individus (on parle en France de « consommation des ménages »). Dans un contexte d'expansion, la valeur des actions des entreprises devrait augmenter, notamment parce que les perspectives de dividendes attachés à la possession d'actions augmentent.

Une telle corrélation n'a rien d'automatique sur des marchés boursiers où les cours des actions dépendent essentiellement de la confrontation de l'offre et de la demande (de titres, et non pas de biens et services). Lorsque l'on observe cependant une corrélation entre la croissance du PIB et la hausse des cours de Bourse, la proportionnalité est rarement de mise.

Entre 1996 et 1999, on a ainsi pu observer la croissance suivante du PIB français : + 1,1 % en 1996 ; + 2,2 % en 1997 ; + 3,4 % en 1998 ; + 3,3 % en 1999. L'économie connaissait alors une nette phase de d'expansion, mais dans le même temps, les hausses de l'indice CAC 40 se sont révélées bien supérieures : + 23,2 % en 1996 ; + 29,3 % en 1997 ; + 37,3 % en 1998 ; + 51,1 % en 1999. Réalisée à titre d'exemple par comparaison de l'indice CAC 40 et du PIB français, une démonstration semblable pourrait être réalisée sur la base du PIB américain ou du PIB mondial.

 

Anticipations et décalages

C'est bien souvent d'une anticipation de la croissance économique  future dont témoignent les hausses des cours de Bourse, si on les rapporte à la croissance du PIB. Comment expliquer autrement la forte progression de l'indice CAC 40 observée en 2009 (+ 22,32 %), si on la rapporte au recul historique de - 2,3 % du PIB français qui témoigna cette année-là d'une véritable situation de récession (- 2,5 % aux Etats-Unis et - 3,9 % pour la zone euro en 2009) ?

Après les déboires économiques et financiers de la fin 2008, l'anticipation de la reprise, certes justifiée par la permanence d'une croissance chinoise forte (+ 8,5 % en 2009) sembla avoir été déconnectée de la croissance économique réelle, apportant un net démenti à la théorie des cycles.

Cette théorie des cycles s'accorde en revanche fort bien avec la stagnation des cours de Bourse observée en 2000 (CAC 40 : - 0,54 %), parallèlement à une troisième ou quatrième année consécutive de croissance du PIB (PIB France en 2000 : + 3,7 %). Au plan économique, il y avait là « surchauffe », ce qui allait se traduire en 2001 par une courte période de récession de l'économie américaine notamment, avant qu'une baisse très franche des cours de Bourse ne soit provoquée par la surévaluation des valeurs technologiques d'alors (la « bulle internet »).

Toute proportionnalité de l'évolution des PIB et des cours de Bourse est prise en défaut dans les situations de krachs : ainsi en 2008, le recul enregistré par le PIB français n'a été que de - 0,1 %, alors que l'indice CAC 40 dégringolait de plus de 40 % dans le courant de l'année.

 

Déliaison ?

Les exemples historiques d'une absence de rapport entre progression du PIB et progression des cours de Bourse sont nombreux. En France dans les années 1960, l'économie connaissait une croissance annuelle de plus de 5 %, alors que la Bourse de Paris baissa régulièrement.

Les pressions inflationnistes et les difficultés du Franc face à la monnaie allemande nuisaient au climat financier d'alors.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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