Les fonds souverains : ils sont devenus incontournables...

Depuis quelques années, les fonds souverains sont devenus des acteurs incontournables de la finance internationale. Ils pèsent, selon un récent rapport de la société d'études McKinsey, près de 3000 milliards de dollars.

« La multiplication de ces fonds d'Etat et la puissance financière qu'ils représentent désormais sont assurément des événements majeurs pour l'économie mondiale, événements dont on ne mesure pas encore toute la portée. » explique ainsi l'avocat dans son livre « Ces fonds que l'on dit souverains » (Vuibert)

Pourquoi les appelle-t-on « souverains » ?

Parce que leurs capitaux sont apportés par l'état et non pas par des entreprises ou des particuliers, sont, pour l'essentiel, de gigantesques poches d'épargne affectés par tel ou tel pays à une utilisation essentiellement boursière.

Le tout, dans le but d'améliorer l'ordinaire des populations dans le futur, de financer les retraites ou de servir d'amortisseur en cas de récession ou d'épuisement des ressources (d'où le nom de « rainy day funds » aussi parfois employé)... Pour les constituer, il leur faut disposer de moyens considérables. Ce sont donc tout naturellement les pays les plus riches qui peuvent se permettre de se constituer de tels instruments financiers.

Qui sont ces pays ?

Il s'agit surtout de pays pétroliers, comme Abu Dhabi, dont le fonds Abu Dhabi Investment Authority gère 620 milliards de dollars, de la Norvège, dont le fonds souverain capitalise plus de 500 milliards de dollars, et de pays à fort excédent commercial, comme Singapour et la Chine, dont les fonds SAFE et CIC gèrent respectivement 340 milliards et 330 milliards de dollars, et de pays riches en matières premières comme Brésil ou le Chili, dont le fonds de stabilité est alimenté par les revenus tirés des mines de cuivre.

La gestion à très long terme des fonds souverains

Ce qui leur permet de prendre des risques mesurés, sans se laisser influencer par l'actualité ou les pressions. « Il est très important de garder à l'esprit la mission qui nous a été confiée » expliquait Eva Halvarsson, la directrice exécutive d'AP2, le deuxième fonds de pension public suédois, avec environ 24 milliards d'euros d'actifs sous gestion.

« Fin 2008, on me reprochait d'avoir une exposition trop importante aux marchés actions. Mais six mois plus tard, lorsque les actions ont commencé à rebondir, on me demandait pourquoi mon exposition aux actions était aussi faible ? Pourtant, la taille de notre portefeuille d'actions n'avait pas changé entre les deux dates. »

La puissance de frappe des fonds souverains

L'importance de ces fonds et leur puissance de frappe leur permet d'imposer leurs conditions. Le fonds chinois a ainsi fait main basse sur le port du Pirée, port d'attache de la plus grande flotte maritime européenne, à la faveur de la crise grecque, sans soulever d'objection majeur.

Ce n'est pas toujours le cas. Après avoir racheté la compagnie maritime P&O, sans soulever la moindre objection, le fonds souverain de Dubaï a soulevé une tempête d'indignation aux USA lorsqu'il a proposé de racheter la gestion de six grands ports américains.

Ces fonds sont aussi de plus en plus présents dans la gestion au jour le jour des entreprises dans lesquelles elles investissent. Le fonds souverain de Singapour, Government of Singapore Investment Corp (GIC) a, par exemple, tapé du poing sur la table lorsqu'on a découvert, à la mi-2011, une gigantesque fraude dans la banque UBS, dont il est le principal actionnaire, avec 6,4% du capital.

Il faut dire que son investissement n'a pas été très payant jusqu'alors. Le fonds souverain avait investi 11 milliards en 2007 pour acheter cette participation. Qui ne valait plus, à l'automne 2011, qu'environ 3 milliards... 

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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