L'action : un ticket d'entrée dans le capital d'une entreprise et investissement

Lors de sa création une entreprise a besoin d'argent pour constituer son stock, acheter ses machines, payer ses salariés. C'est ce « capital social » qu'apporteront les premiers investisseurs en achetant les actions émises par l'entreprise.

La première société ayant émis des actions qui pouvaient s'échanger librement est née en 1250. Elle s'appelait Les moulins de Bazacle et était installée près de Toulouse. Il s'agissait d'une soixantaine de moulins flottants, qui ont longtemps rapporté entre 10 et 20% de rendement à leurs actionnaires. La société est restée cotée jusqu'en 1946, sous le nom de Société toulousaine d'électricité de Bazacle.

Dans le cas des moulins de Bazacle comme dans celui de toutes les actions cotées aujourd'hui, chaque titre donne à son détenteur un droit de propriété sur une partie de l'entreprise.

A chaque fois que la société voudra obtenir des capitaux pour investir, se développer... elle pourra, si elle le souhaite, émettre de nouvelles actions plutôt que d'emprunter. Lors du rachat d'un concurrent, elle pourra aussi accueillir de nouveaux actionnaires en échangeant des actions (qu'elle créera) contre celles des actionnaires de l'entreprise rachetée.

En tant que copropriétaire de l'entreprise, l'actionnaire a son mot à dire sur la gestion de cette dernière. Il y participe en approuvant ou en récusant la gestion des dirigeants, et les décisions du conseil d'administration. Pour cela il possède un droit de vote qu'il peut exercer lors de l'assemblée générale des actionnaires.

Mais les actionnaires n'achètent pas l'action pour venir aux Assemblées, et celles-ci font rarement le plein. Ce qui les attire surtout, c'est l'autre droit attaché à l'action : la participation aux bénéfices. Elle prend la forme d'un dividende. Celui-ci dépendra évidemment de la santé financière de l'entreprise. Plus l'entreprise a réalisé de bénéfices dans l'année et plus elle pourra en redistribuer sous forme de dividendes.

Le montant de ce que percevra l'actionnaire dépend de ce qu'on appelle le taux de distribution (POR en anglais pour Payout Ratio), très variable selon les sociétés. Car l'entreprise ne distribue généralement pas la totalité de ses bénéfices : elle en garde pour les mauvaises années ou pour réaliser des opérations financières. Ce ratio est généralement compris entre 30 et 50%.

La financiarisation de l'économie et le pouvoir croissant des actionnaires, et notamment des grands fonds d'investissement, ont fait monter ce taux.

En France, par exemple, les dividendes distribués à leurs actionnaires par les sociétés du CAC 40 ont augmenté de 35% en 2007, alors que les profits, eux, n'avaient progressé que de 15%. Même tendance les années suivantes.

Pour y parvenir, les sociétés doivent couper dans leurs investissements ou emprunter pour racheter leurs propres actions, qu'elles annuleront ensuite. Cela revient à diminuer le nombre de parts du gâteau pour que chacun puisse en avoir une plus grosse part.

En 2011, le groupe Bouygues a ainsi décidé de racheter 12% de son capital pour plus d'un milliard d'euros : c'est l'une des plus grosses opérations de ce genre jamais réalisée en France.

Plus d'information sur le même thème

Photo of Arnaud Jeulin

Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

Vous pouvez le joindre via les réseaux sociaux suivants ou par email :

.
  Se connecter