L'assurance-vie, pour investisseurs actifs

Les Français plébiscitent massivement l'assurance vie. Ce placement « pèse » désormais plus de 1300 milliards d'euros, soit l'équivalent du tiers du PIB, autrement dit un tiers de ce que produit la France en une année !

C'est, et de loin, le placement préféré des ménages : un amour très intéressé. Puisque l'assurance vie peut être considérée -à juste titre- comme un « paradis fiscal » à la française. C'est aussi - et c'est pour cela que nous nous y intéressons- un placement très adapté à la gestion d'un portefeuille de titres boursiers et notamment d'actions.

Son principe est simple : l'épargnant dépose de l'épargne sur le contrat d'assurance vie qu'il a ouvert et l'alimente comme il le veut, à son rythme, sans plafond de dépôt. Ensuite, au bout de huit ans, il peut récupérer son épargne -sous certaines limitations- en franchise de d'impôt sur les plus-values mais pas de prélèvements sociaux à 13,5 puis 15,5% à partir de juillet 2012. Il économise ainsi 19% d'impôt sur ses gains. De plus, il peut transmettre son contrat à la personne de son choix, en franchise de droits de succession, même si c'est là encore, dans certaines limites que nous allons étudier...

Des contraintes acceptables

L'assurance-vie est un contrat de préparation à la retraite ou de transmission. Il supporte des frais d'entrée sur chaque versement, qui peuvent être élevés (jusqu'à 4%) mais qui sont aussi négociables, pour les meilleurs clients. Il supporte aussi des frais de gestion, qui tournent généralement autour de 1% (non négociables, ceux-là...). UN contrat d'assurance-vie n'est pas, comme un PEA, transférable.

Si vous n'êtes pas content de votre contrat, vous ne pouvez pas faire autre chose que de le casser, au risque d'être largement imposé si vous le faites trop tôt, ou de le laisser vivre sa vie en cessant de l'alimenter et en ouvrant un contrat auprès d'un autre établissement... Si vous voulez récupérer votre épargne, vous devrez y réfléchissez à deux fois, car vous risquez de perdre certains avantages fiscaux.

En effet, l'assurance vie bénéfice d'une exonération d'imposition des plus-values uniquement si le contrat est conservé au minimum huit ans. Son traitement fiscal au moment de la transmission est aussi très intéressant, même s'il a été modifié récemment (voir fiche).

Des avantages précieux

D'un point de vue boursier, l'assurance vie est beaucoup plus intéressante qu'elle n'y parait de prime abord. D'abord parce que c'est un vrai « supermarché ». En effet, une fois que l'épargnant a déposé la somme qu'il voulait investir, il a le choix entre la sécurité, et dans ce cas, il peut investir sur le fonds en euros, un fonds obligataire qui garantit d'une année sur l'autre la performance annuelle réalisée, et la performance, avec du risque, en optant pour un ou plusieurs des autres fonds proposés par l'assureur. Or, sur certains contrats, l'accès est très large : jusqu'à 1300 fonds proposés !

Ces fonds offrent, en plus, toute la palette des stratégies : fonds obligataires, fonds immobiliers, fonds « à formules » et surtout fonds actions (sectoriels, régionaux...). Car contrairement au PEA, dont l'investissement est limité à la zone euro, il permet de miser sur toutes les zones géographiques en profitant d'une fiscalité allégée. Cela explique que les plus gros investisseurs boursiers privilégient désormais cet instrument à un compte titre ordinaire et même à un PEA.

La souplesse de l'assurance vie a en effet été encore accrue par la sophistication croissante des offres de ces produits, notamment dans le haut de gamme : abonnement d'épargne, accès à des plateformes de négociation téléphonique, gestion déléguée ou conseillée, gestion discrétionnaire du client par le biais d'un accès par internet. Certains contrats (très) haut de gamme proposent même d'investir sur des titres vifs (actions, obligations...) en direct, ou même d'incorporer des portefeuilles déjà constitués. C'est le cas notamment de certains contrats proposés par la société de gestion Altaprofits...

Il est aussi plus souple qu'il n'y parait sur un autre point, essentiel : la disponibilité de l'épargne. Normalement, tout retrait avant huit ans est fortement imposé. Mais les assureurs, fines mouches, permettent malgré tout, à leurs clients, de disposer de la quasi-totalité de leur épargne à travers deux systèmes : celui des « avances » et celui des « retraits partiels ».

Les avances sont des prêts de l'assureur (limités à 80% de l'épargne totale sur le contrat) à un taux généralement supérieur de 1,5 point au taux de rémunération du fonds en euros du contrat. Cela équivaut donc à un taux de 4,5% pour un contrat rapportant environ 3%. Cela permet de disposer d'argent à un taux très faible, bien inférieur à celui des prêts personnels proposés par les banques, et permet donc de parer aux coups durs. Les retraits partiels sont différents.

Comme leur nom l'indique, ce sont des retraits d'une partie de l'épargne. Normalement, ceux-ci sont très fortement imposés. Ils le sont, d'ailleurs, mais comme ces retraits comprennent pour la plus grande partie (85 à 95%) du capital, non imposé, et une petite partie (5 à 15%) d'intérêts imposés, l'imposition totale de ces retraits reste très raisonnable. Quatre à cinq ans après l'ouverture, cette imposition réelle sur un retrait peut plafonner à 6 à 8%. C'est donc très, très faible...

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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