Peut-on investir sans plonger dans les comptes ?

Il y a deux catégories de sociétés : celles dont le capital est détenu par des entreprises et des hommes qui souhaitent pouvoir trouver de façon quasi-instantanée des acheteurs de leurs actions et qui vont chercher en bourse cette liquidité, et les autres, dont le capital est fermé et les actions peu liquides. Ce sont bien sur les premières qui nous intéressent...

Pour bien les connaître, il faut évidemment être attentif à leur « business », à leur communication et à leur parcours boursier. Les sociétés sont d'ailleurs tenues de délivrer à intervalle régulier des informations sur leurs comptes. C'est pourquoi, pour mieux comprendre leurs variations de cours et les annonces qu'elles peuvent faire, il faut apprendre à maîtriser les mystères de leur bilan et de leur compte de résultat.

Ce sont précisément ces éléments qui font le plus varier le cours. Le cours de BNP Paribas sera, bien sur, sensible à la hausse ou à la baisse des taux d'intérêt du marché, à la situation de l'euro et à la croissance économique. Mais il variera encore plus fortement à une annonce sur son profit de l'année ou sur ses perspectives de résultat.

Peut-on se passer d'une plongée dans les comptes ? 

Certains le pensent et rappellent, à l'appui de cette conviction, l'anecdote du Wall Street Journal. Ce célèbre quotidien financier américain avait entraîné un singe à jeter des fléchettes sur sa cote boursière, punaisée au mur. Les flèches tombaient au hasard sur des valeurs, que les journalistes relevaient scrupuleusement et que le journal achetait.

En face, le WSJ avait demandé aux plus célèbres traders de New-York de choisir des valeurs. Au bout de quelques semaines, il avait bien fallu se rendre à l'évidence : les valeurs sélectionnées par le singe s'étaient mieux tenues que celles sélectionnées par les spécialistes. C'est la démonstration, par l'absurde, de la part de hasard dans la performance d'un portefeuille. 

Mais quelques années après, le même journal a renouvelé l'expérience. Quatre gérants professionnels ont sélectionné chacun un titre, qu'ils ont conservé six mois. Au terme du semestre, la performance a été calculée et comparée à la performance de quatre titres choisis à l'aide de fléchettes. Le singe n'était plus là : il était mort de vieillesse entre-temps !

Résultat : les professionnels ont battu le marché six fois sur dix. Mieux : plus les professionnels connaissaient bien l'entreprise qu'ils avaient choisie, meilleure était leur performance... Le hasard intervient donc en Bourse, mais pas sur le long terme! L'auteur allemand Carl Zuckmeyer ne parlait pas du travail d'analyse de l'investisseur. Mais sa citation peut parfaitement s'appliquer à l'analyse de l'actionnaire : « la moitié de la vie est due à la chance, l'autre moitié à la discipline : mais cette moitié est la plus importante, car sans discipline vous ne sauriez pas quoi faire de la chance. ».

Evidemment, il n'est jamais agréable de se plonger dans tous ces chiffres. Certains même paniquent à l'idée de brasser ces centaines de lignes et ces milliers d'euros. Il ne faut pas. La comptabilité des entreprises n'est pas si compliquée qu'on le dit. Inutile de sortir votre calculette et de passer un examen d'expert-comptable pour comprendre l'essentiel. Il suffit de saisir quelques notions essentielles.

Le bilan d'abord. Il donne une idée de la solidité de l'entreprise et des risques qu'elle prend dans son exploitation. Il n'y a besoin de connaître que six concepts pour bien les suivre : les fonds propres, les dettes, les immobilisations, les stocks, les créances et la trésorerie.

Ensuite vient le principal : le compte de résultat. C'est souvent là que tout se passe pour l'actionnaire, car c'est là que se dessine la rentabilité de l'entreprise.  De lui va dépendre le résultat net et, donc, le rendement du titre pour l'actionnaire.

Ses quatre postes principaux à surveiller sont le résultat d'exploitation, le résultat courant et, une fois soustraits les impôts, le résultat net. C'est à partir de ce résultat net que l'entreprise va déterminer ce qu'elle pourra verser à l'actionnaire : le dividende ! 

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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