Autofinancement

L'autofinancement consiste, pour une entreprise, à assurer son développement en finançant ses investissements au moyen de ses résultats passés mis en réserve.

Ce choix semble a priori être celui de la liberté pour une entreprise et ses dirigeants, puisque la pratique de l'autofinancement (des investissements) a pour corrélat le fait qu'une entreprise peut ainsi se passer de recourir au marché financier (emprunts, augmentations de capital) pour perpétuer son développement.

 

Le fait de mettre en réserve des bénéfices réalisés en vue d'autofinancer l'activité d'une entreprise accroît théoriquement les capitaux propres de l'entreprise, et par conséquent la valeur des actions qui représentent des parts de capital.

Les actionnaires d'une entreprise auraient (toujours théoriquement) tendance à préférer une politique d'autofinancement (à la distribution de dividendes), en ce que la valeur de leurs actions augmentant, des plus-values potentielles (à la cession éventuelle des actions possédées) se dégageraient presqu'automatiquement d'une telle pratique d'autofinancement.

L'imposition moins importante des plus-values (par rapport à celle des dividendes distribués) accrédite également ce point de vue.

De même les créanciers d'une entreprise auraient-ils tendance à préférer la pratique de l'autofinancement au recours au marché financier, le risque de créances déjà existantes baissant lorsqu'une entreprise s'autofinance.

 

Mais si le coût de l'autofinancement paraît nul (en comparaison du coût d'un emprunt), tel n'est pas le cas en réalité : mettre en réserve les résultats plutôt que de les distribuer est déjà financièrement équivalent à distribuer l'intégralité des résultats tout en réalisant une augmentation de capital.

Ensuite l'augmentation de la valeur des actions d'une entreprise (éventuellement la valeur boursière de ces actions, si l'entreprise est cotée), peut être inférieure à l'augmentation des capitaux propres résultant de la pratique de l'autofinancement : en ce cas, on comprend bien que les actionnaires sont en quelque sorte « floués » (ils auraient gagné plus en cas de distribution des dividendes).

A minima, l'autofinancement se justifie si la rentabilité des investissements autofinancés est supérieure au « coût moyen pondéré du capital ».

Mais la rentabilité de ces investissements autofinancés devra bien souvent et surtout dépasser un taux de rentabilité exigé par les actionnaires.

Plus généralement, on considère aussi que si la rentabilité d'investissements projetés par autofinancement est supérieure au taux d'intérêt d'un emprunt réaliser sur le marché financier, une entreprise a intérêt à emprunter plutôt que d'utiliser ses ressources propres.

 

Exemple : une entreprise ayant des capitaux propres de 100, dont la rentabilité comptable est de 15 %, réalise des bénéfices de 15. Si elle conserve 2/ 3 de ses bénéfices en vue d'autofinancer ses investissements, ses capitaux propres passeront de 100 à 110.

 

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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