La Bourse de Paris avant l'informatique : parquet, corbeille, criée ...
Le parquet du Palais Brongniart
Le « parquet » du Palais Brongniart, lieu dédié à la cotation des actions des sociétés cotées à la Bourse de Paris jusqu'en 1987, était une grande salle recouverte d'un parquet en bois et dont les quatre coins étaient occupés par quatre estrades ou « groupes de cotation », estrades où se tenaient les commis des agents de change qui étaient chargés de passer les ordres d'achat ou de vente qu'ils avaient apportés avec eux ou qui leur étaient transmis tout au long de la séance (qui jusqu'en 1987 commençait à 12 h 30 et finissait à 14 h 30) via les cabines téléphoniques qui leur étaient réservées dans les ailes du Palais Brongniart.
Les commis portaient parfois des vestes de couleur selon le rôle qu'ils occupaient au sein de la société financière qui les employait.
La cotation à la Bourse de Paris
Pour passer leurs ordres de bourse, les commis devaient attirer l'attention du « coteur » affecté à chaque groupe de cotation. Lorsqu'ils avaient des titres à vendre, ils criaient « J'ai ! », et lorsqu'ils en avaient à acheter, ils criaient « Je prends ! ».
Des gestes codés accompagnaient cette « criée » : bras levés et paumes en dedans signifiaient « j'achète », tandis la paume tournée vers l'extérieur signifiait « je vends ». Le coteur, un salarié de la chambre syndicale des agents de change, enregistrait les prix et les ajustait jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'offre supérieure ni de demande inférieure, afin de maximiser le nombre d'échanges sur chaque titre.
Quand la cotation d'une valeur était considérée comme définitive, le coteur annonçait le cours d'une voix forte et il soulignait d'un trait de craie le cours de la valeur concernée. Les valeurs cotées étaient ainsi passées en revue l'une après l'autre, chaque valeur (sauf les plus liquides) n'étant cotée au mieux qu'un seule fois par jour : la cotation s'effectuait exclusivement au fixing, et non pas encore en continu.
La corbeille du Palais Brongniart
Les valeurs les plus liquides étaient cotées directement par les agents de change eux-mêmes, qui se trouvaient au centre de la grande salle recouverte de parquet, où trônait la fameuse « corbeille ». Cette corbeille était constituée d'une barrière circulaire garnie de velours rouge.
La cotation des grandes valeurs, ancêtre de l'actuel CAC 40, était réalisée par les biais des carnets d'ordre que les agents de change tenaient en main. Ici encore, une langue de signes présidait à l'achat et la vente des titres (doigts relevés, main à plat, etc.). Au centre de la corbeille du Palais Brongniart, un cône de sable blanc de un mètre de hauteur servait de cendrier.
La corbeille de la Bourse de Paris fut démontée en juillet 1987 avant de rejoindre le musée de la Bourse que l'on peut visiter au premier étage du Palais Brongniart.
Fin définitive de la criée à la Bourse de Paris
Jusqu'à la fin des années 1990, sur le MATIF (Marché à terme d'instruments financiers), le MONEP (Marché des options négociables de Paris) et le marché des reports (ancêtre du SRD) qui étaient hébergés par le Palais Brongniart, les ordres continuèrent d'être passés à la criée.
L'informatisation complète de ces marchés fut opérée au printemps 1998, qui marqua la fin définitive de la criée à la Bourse de Paris. Le MATIF fut plus tard intégré au LIFFE de Londres, et le MONEP à Euronext Paris.
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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader
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Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.
Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.
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