Crise mexicaine de 1994

Le contexte économique et politique

De 1990 à 1993, l'économie mexicaine connaît une période de forte prospérité marquée par la perspective d'un accord de libre échange avec les voisins nord-américains (Alena) et permise par l'arrimage du peso mexicain au dollar américain, selon une parité fixe.

Les capitaux étrangers affluent alors (quelque 100 milliards de dollars en 3 ans), et les crédits bancaires au secteur privé croissent de plus de 25 %.

Les investisseurs étrangers sont attirés par des taux d'intérêt élevés, plus élevés en tout cas que les taux directeurs de la Fed (la banque centrale américaine) et même que les taux d'intérêt affichés par la plupart des grandes banques centrales en Europe.

Au plan économique, une tendance inflationniste érode peu à peu la compétitivité de l'économie mexicaine, cependant que le peso devient de plus en plus clairement surévalué. Au plan politique, l'insurrection zapatiste de janvier 1994 donne clairement le signe du début d'une période d'instabilité.

Le mécanisme de la crise : l'effondrement du peso après une crise de liquidité

La balance commerciale mexicaine ne cesse de se dégrader tout au long de l'année 1994, alors que la situation de surévaluation du peso par rapport au dollar aggrave un tel déficit.

Dans le même temps, le président de la Fed, Alan Greenspan, décide d'augmenter sensiblement le principal taux d'intérêt directeur américain, les réserves mexicaines baissant alors rapidement et les fonds des investisseurs ayant naturellement tendance à se porter à nouveau vers les USA.

C'est une crise de liquidité qui touche l'Etat mexicain, le déficit de la balance des paiements atteignant rapidement près de 10 % du PIB mexicain dans le courant de l'année 1994, et les obligations à court terme prises par l'Etat ne pouvant quasiment plus être honorées.

La panique gagne alors tous les rouages de l'économie mexicaine, et la décision de dévaluer le peso, prise début décembre 1994 par le nouveau président du Mexique, est trop tardive et disproportionnée. Les sorties de capitaux s'accélèrent et le peso devisse.

Suites et conséquences

Dans les mois qui suivirent le mois de décembre 1994, le PIB mexicain chuta de 10 %, le PIB par habitant de 8 % et le taux de chômage fut multiplié par trois. Dès 1996 cependant, une reprise était au rendez-vous, avec une croissance moyenne du PIB de plus de 5 % par an qui allait perdurer jusqu'en 2000.

Il faut dire que dès le début de la crise mexicaine, les Etats-Unis décidèrent d'agir en prêteur de dernière instance : la Fed débloqua une ligne de crédit de 9 milliards de dollars, auxquels vinrent s'ajouter un swap de 13 milliards de dollars engagé sur les futurs revenus du pétrole ainsi qu'une aide directe de 18 milliards de dollars de la part du Fonds Monétaire International.

Sans doute les banques mexicaines changèrent-elles de propriétaires, mais l'économie mexicaine connut un redressement rapide.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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