Crise grecque et marchés financiers...

Origine et déroulement de la crise grecque, mesures de « sauvetage »

La crise de la dette souveraine grecque est née de la crainte de ses créanciers vis-à-vis de la capacité de la Grèce à rembourser sa dette, une crainte révélée au grand jour en mars-avril 2010 et qui a eu pour conséquence de mettre l'Etat grec au bord de la faillite (par refus des investisseurs de continuer à prêter).

A l'origine de cette situation, l'effet conjugué de la crise économique de 2007-2008 et de finances publiques grecques structurellement mal assurées (endettement de plus de 120 % du PIB, déficit budgétaire de plus de 13 % impliquant que l'endettement ne cesse d'augmenter, inanité de l'administration grecque au plan fiscal).

En l'échange de mesures d'austérité drastiques et renouvelées entre 2010 et 2011 (gel des salaires des fonctionnaires, hausse de TVA généralisée, hausse des temps de cotisation pour la retraite, etc.), le gouvernement grec s'est vu accorder deux aides financières massives (sous forme de prêts à bas taux) de la part des pays de la zone euro et du FMI : 550 milliards d'euros en mai 2010, puis 130 milliards d'euros en mars 2012 assortis d'une réduction de créance de 107 milliards d'euros consentie par les créanciers privés de l'Etat grec.

Dans ces circonstances et malgré les mesures prises (et tout aussi bien malheureusement : à cause d'elles), le PIB grec a reculé de 12 % entre 2008 et fin 2011, et une récession de plus de 2 % était encore attendue pour l'année 2012.

Sur les marchés

Les marchés actions européens ont immédiatement réagi à la baisse, au printemps 2010, à l'annonce des difficultés de l'Etat grec. Le CAC 40 par exemple, qui pointait à 4050 points le 5 avril 2010, chuta jusqu'à 3348 points à la fin du mois de juin 2010. Les places financières de « l'Europe du nord », cependant, si l'on en excepte l'Irlande, ont connu dès l'été 2010 un authentique et lent redressement, en comparaison des places de l'Europe du sud, dont les indices stagnaient ou continuaient de baisser.

Ainsi le CAC 40 repart-il à la hausse à partir de juillet 2010 pour dépasser à nouveau les 4000 points en février 2011 et encore en juin 2011, malgré quelques corrections. On peut dire que le premier « plan d'aide » à la Grèce (le prêt de 550 milliards d'euros de mai 2010) avait suffisamment convaincu les marchés boursiers, mais tel n'a pas été le cas du « deuxième plan d'aide », dont la nécessité s'est faite sentir dès le printemps 2011, mais qui n'a pu voir sa concrétisation définitive qu'au premier trimestre 2012.

L'Union Européenne atermoyant, les marchés ont plongé à l'été 2011, le CAC 40 par exemple passant de 4000 points en juin 2011 à 2810 points en septembre 2011 : l'accumulation des craintes pesant sur l'ensemble de l'économie européenne, couplée à l'atteinte réelle des établissements bancaires européens détenteurs de dette souveraine grecque, a causé cette chute brutale.

Du côté des marchés obligataires, et en particulier du marché obligataire grec, les conséquences de la crise grecque ont été beaucoup plus radicales encore : entre décembre 2009 et la fin de l'année 2011, le taux des obligations grecques à 10 ans est passé de 4,84 % à 41,41 %.

Plus d'information sur le même thème

Photo of Arnaud Jeulin

Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

Vous pouvez le joindre via les réseaux sociaux suivants ou par email :

.
  Se connecter