Raisons de la disparition d'une société de la cote

Une question d'opportunité

Lorsque ni la possibilité de lever des fonds par augmentation de capital donnant lieu à l'émission de nouvelles actions, ni même la possibilité d'une valorisation du capital détenu sous forme d'actions existantes ne sont plus ouvertes pendant une assez longue période pour les actionnaires d'une société cotée, la tentation de faire quitter la cote à cette société sera forte.

Tel sera le cas dans une conjoncture baissière prolongée, ainsi que les Bourses du monde entier l'ont vécu dans le courant de l'année 2008 (baisse de 40 % de l'indice CAC 40, etc.). La tentation de quitter la cote peut être d'autant plus forte que les actionnaires majoritaires (en cas de baisse prolongée des cours les mois précédents) estimeraient racheter à bon compte des titres auparavant placés dans le public.

En cas d'offre de retrait rendue obligatoire par l'importance d'un actionnaire majoritaire (en France, lorsque sa part du capital total d'une société cotée dépasse 95 %), un tel raisonnement peut être le même, y compris lorsque le déclenchement de l'offre de retrait aura été le fait d'actionnaires minoritaires ayant saisi l'AMF (Autorité des Marchés Financiers).

Dans tous ces cas de figure et au-delà de l'hypothèse d'une baisse des cours, des dirigeants ou actionnaires principaux d'une société peuvent décider que la cotation n'apporte plus rien à l'entreprise, ni en termes d'image, ni en termes de possibilités de financement.

Une sortie de la cote est alors à prévoir, ce qui n'empêchera pas une réintroduction ultérieure en Bourse, ainsi qu'il en fut par exemple le cas pour la société de matériels électriques Rexel dans les années 2006-2007.

Les raisons structurelles

Une société cible qui a été l'objet d'une OPA donnant lieu à son absorption complète disparaît naturellement de la cote, avant que la nouvelle entité ne fasse l'objet d'une cotation.

De même les entreprises qui rencontrent des difficultés financières réelles peuvent-elles tout simplement faire faillite, et c'est ainsi que sera observée la disparition de la cote d'un certain nombre de valeurs chaque année. Les sociétés dont les actions cotent en dessous de l'unité d'une zone monétaire donnée (moins de 1 dollar américain aux Etats-Unis ou moins de 1 euro dans la zone euro, par exemple) intègrent, lorsque cette situation se prolonge, des compartiments spécifiques et dédiés des marchés financiers concernés.

On nomme les actions en cause « penny stocks », ce qui pourrait librement être traduit par « actions cotées en centimes ». L'issue sera bien souvent une sortie définitive de la cotation, mais tel ne sera pas toujours le cas.

Ainsi les actions Eurodisney et Eurotunnel étaient-elles considérées comme des « penny stocks » en 2005 avant de remonter la pente, ces titres se retrouvant respectivement cotés sur les compartiment B et A de l'Eurolist (sur Euronext Paris) au début de l'année 2012.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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