Savoir profiter du Service de Règlement Différé, SRD

La bourse est un marché où on investit l'argent que l'on a, en espérant qu'il fera des petits. Mais on peut aussi -et c'est moins connu- y investir l'argent qu'on n'a pas ! Pour cela, il existe un système original, qui s'appelle le SRD, pour Service de règlement différé.

Ce SRD permet d'acheter un titre, de ne le payer que plus tard, et de bénéficier ainsi d'un effet de levier conséquent. De plus, le système fonctionne dans les deux sens : à l'achat, mais aussi à la vente... A réserver, quand même, à ceux qui aiment prendre des risques.

Un fonctionnement simple

Le SRD a été créé en 2000, et s'applique uniquement aux titres les plus actifs de la cote, soit plus de 200 actions et trackers aujourd'hui. Pour y être éligible, l'AMF (autorité des Marchés financiers) a décidé, en 2000, qu'une société devait avoir une capitalisation d'au moins un milliard d'euros et des montants d'échanges quotidiens supérieurs à un million d'euros.

Comme les volumes ont plutôt tendance à croître régulièrement, ces deux conditions sont de moins en mois difficiles à remplir et le nombre des titres admissibles aux SRD augmente régulièrement. Le fonctionnement du SRD est simple : tout titulaire d'un compte titres (mais pas d'un compte PEA) peut demander à son intermédiaire l'ouverture de ce service qui n'est rien d'autre qu'un crédit renouvelable.

Le montant prêté dépend de la nature des biens donnés en gage, et présents sur le compte du client : le prêt est de 5 fois le montant si c'est du cash, de quatre fois si ce sont des obligations et de 2,5 fois si ce sont des actions. Un total de 1000 euros de cash permet donc d'acheter en SRD pour 5000 euros de titres, mais seulement 4000 si le cash est remplacé par des obligations et 2500 si ce sont des actions.

Pourquoi ces différences ? Tout simplement parce qu'il faut une couverture suffisante pour que l'achat en SRD soit raisonnable. Comme les cours des actions sont plus fluctuants, l'AMF demande une part plus importante d'actions, en garantie, que de cash. Attention, le gestionnaire du compte doit surveiller cette couverture : si elle devient insuffisante, à cause de l'évolution des cours par exemple, il devra la reconstituer aussitôt, sous peine de voir ses positions SRD autoritairement « débouclées » !

Un effet de levier redoutable

En permettant d'acheter jusqu'à cinq fois plus que ce que vous avez mobilisé sur votre compte, le SRD vous offre un formidable « effet de levier ». Et ce, sans rien débourser, puisque la couverture demandée n'est pas utilisée pendant la durée de l'opération. Elle est simplement « immobilisée ». Imaginons que vous passiez, par exemple un ordre d'achat de 10 000 euros en titres Total, en SRD.

Quelques jours après, Total s'envole et gagne 15%. Votre ligne vaut alors 11500 euros, soit 1500 euros de plus-values. Vous vendez, toujours en SRD et, quelques jours plus tard (plus exactement à la « liquidation », soit cinq séances avant la fin du mois civil), votre compte est crédité du montant de cette plus-value de 1000 euros. Votre cash initial, lui, n'a pas quitté votre compte : il a seulement été « immobilisé ». Ces 2000 euros mobilisés ont cependant permis de gagner 1500 euros. Ce qui leur donne un rendement de... 75% sur quelques jours.

Les mêmes 2000 euros utilisés pour acheter des titres Total en direct, n'auraient généré que 300 euros de plus-values. Le problème, évidemment, c'est que ce qui fonctionne en cas de hausse, peut aussi fonctionner en cas de baisse : la belle opération se transforme alors en catastrophe financière.

Si le cours de total plonge de 15%, vous perdez 1500 euros, qui sont alors retirés de vos 2000 euros de deposit. Perte : 75% de votre capital ! Pire : si le recul du titre dépasse les 20%, et que votre perte potentielle atteint le niveau de votre deposit, votre opérateur vous demandera de remettre au pot pour le reconstituer ou de déboucler immédiatement votre position, c'est-à-dire de vendre... à perte bien sûr. De quoi, on le voit, donner quelques sueurs froides.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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