Comprendre la notion de coût du travail

Philippe d'Arvisenet est professeur d'économie et directeur des études économiques de BNP Paribas. Avec un sens aigu de la pédagogie, le brillant économiste revient sur la notion de coût du travail.

Le coût du travail se décompose en deux parties : le salaire et les cotisations sociales. Les cotisations sociales ont-elles-mêmes deux volets : une partie est à la charge de l'employeur, tandis que l'autre est à la charge du salarié. L'ensemble des cotisations sociales finance les programmes et régimes sociaux que sont l'assurance chômage, les dépenses de santé, les allocations familiales et les retraites. De l'avis de nombreux spécialistes, les cotisations sociales alourdissent le coût du travail. Cependant, un financement alternatif de ces programmes sociaux (via les impôts notamment...) ne diminuerait pas non plus le coût du travail. En Chine, le coût du travail est vingt fois inférieur au coût du travail des pays de l'OCDE : 10 euros de salaire horaire dans ces pays représentent 0,5 euros de salaire horaire en Chine. Cependant, le niveau de productivité est très inférieur (trois fois moins élevé) et cet écart vient relativiser le coût du travail en Chine.

Alors, comment les pays de l'OCDE doivent-ils réagir à cette concurrence de la Chine en matière de coût du travail ? Philippe d'Arvisenet tente de répondre à cette question au coeur des stratégies économiques des pays technologiques. Pour maintenir un niveau de salaire constant, les pays de l'OCDE doivent avoir pour objectif la spécialisation dans la production de catégories de biens à forte valeur ajoutée, dans la production de catégories de biens pour lesquels la demande reste forte, indépendamment du prix.

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