Les Amortissements : un levier efficace pour minorer ses résultats

Le bilan enregistre les actifs de la société. Tous ne sont pas là pour l'éternité : l'utilisation de certaines machines et bâtiments les use et l'obsolescence menace les actifs immatériels : les brevets, les logiciels et tous les droits négociés.

La valeur de ces actifs évolue donc avec le temps pour tenir compte de leur usure et permettre de pourvoir à leur remplacement. Une entreprise achète par exemple une voiture en 2010 pour 10 000 euros. En 2012, sa valeur de marché ne sera plus la même.

C'est à cela que servent les amortissements. A prendre en compte chaque année la perte subie par l'entreprise du fait de cette dépréciation. L'objectif poursuivi est de reconstituer un capital qui permettra le remplacement de ces actifs corporels (les biens) et incorporels (brevets, marques, baux...). Fiscalement, ces charges viendront en déduction du bénéfice imposable. Elles sont calculées, en principe, sur une période donnée (voir tableau ci-dessous) et à partir d'une valeur d'acquisition ou d'apport, qui est parfois plafonnée, comme c'est le cas, par exemple, pour les voitures de tourisme.

On ne peut cependant pas tout amortir. Voici un tableau qui résume ce qui est amortissable et ce qui ne l'est pas et la période pendant laquelle peut se faire l'amortissement.

Il y a deux façons de comptabiliser cet amortissement : de façon linéaire ou de façon dégressive.

L'amortissement linéaire consiste à fractionner l'amortissement en montant égaux pendant la période d'utilisation du bien. C'est la méthode utilisée pour les automobiles et pour tous les biens dont la durée d'utilisation est inférieure à trois ans. Pour notre automobile à 9000 euros, cet amortissement sera de 2000 euros, car sa durée d'utilisation a été fixée à 5 ans.

L'amortissement dégressif consiste au contraire à pratiquer des annuités d'amortissement plus importantes les premières années afin d'encourager les entreprises à investir. Il est calculé en multipliant le taux de l'amortissement linéaire par un coefficient qui varie selon la durée normale d'utilisation du bien : 1,25 pour 3 ou 4 ans, 1,75 pour 5 à 6 ans et 2,25. Le taux obtenu s'applique la première année sur la valeur totale du bien, puis, à partir de la deuxième année, sur sa valeur résiduelle. Bien sûr, le choix du mode d'amortissement, linéaire ou dégressif, aura des répercussions sur les résultats.

Cela ne facilite pas le travail d'analyse du compte de résultat, bien entendu... C'est encore compliqué par le fait que l'entreprise peut considérer que certains de ses actifs, qui vont se déprécier dans le futur, doivent être provisionnés par le biais de la dotation aux dépréciations.

Cette dotation s'ajoutera aux provisions qu'elle aura constituées parce qu'elle craint un impayé sur un de ses contrats. C'est une précaution. Elle peut se révéler inutile : le bien peut ne pas avoir perdu de sa valeur, le contrat peut finalement voir été réglé. Dans ce cas, elle passera une « reprise sur dépréciations ».

C'est ce poste des « dotations aux dépréciations » qui sert actuellement aux banques à passer des provisions sur les produits financiers risqués qu'elles ont souscrits, comme les Subprimes (obligations immobilières américaines à très haut risque), les obligations d'entreprises ou d'état en passe d'être dégradés.

C'est donc un moyen pratique de réduire ses impôts d'une année. Quitte à passer une reprises sur dépréciations l'année suivante...

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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