PER, Price Earning ratio : le « mètre étalon » boursier

Le PER (Price Earning ratio, ou encore EPS, Earning per Share, et en français Rapport cours/bénéfices) est sans doute le ratio le plus utilisé en bourse.

Il fait partie des indicateurs généralement donnés juste après le cours et la capitalisation. Il consiste à diviser le cours d'une action d'une par le résultat annuel par action de cette même entreprise. L'opération inverse, à savoir le résultat d'une action divisé par son cours est aussi très souvent utilisé et permet de connaitre le rendement du titre.

Le PER, un ratio malléable

Il est possible d'établir un PER (on dit aussi « un multiple ») pour chaque valeur, pour chaque secteur et pour chaque marché, à travers les PER de leurs indices. Le PER moyen d'un ensemble de titres est égal à la somme des capitalisations des entreprises qui composent cet ensemble, divisé par la somme de leurs résultats.

Grâce à cela on peut comparer le PER de la Bourse de Paris à celui de la Bourse d'Amsterdam ou de New-York, on peut aussi calculer ces données sur plusieurs années et établir des comparaisons très instructives. On peut aussi comparer le PER d'une valeur à celui de la moyenne de son secteur, à un indice, à un autre marché ou une autre valeur.

Pour cela, il suffit de diviser le PER (Price Earning Ratio) que l'on veut comparer à celui de l'ensemble avec lequel on souhaite faire la comparaison. Une entreprise ayant un PER de 25, alors que le CAC 40 ne se paie que 10 fois les résultats aura donc un ratio de 2,5 fois le PER moyen de l'indice parisien.

... mais trompeur aussi

Mais attention, l'utilisation du PER peut cacher quelques pièges. Le PER est par exemple inadapté aux sociétés déficitaires (que veut dire un PER négatif ?) ou en très forte croissance, comme on l'a vu lors de l'envolée des sociétés liées à internet, à la fin des années 90.

Il ne permet pas de valorisation intrinsèque du marché. Cela signifie que si le marché se paie globalement trop cher, une valeur valorisée sur un multiple élevé paraitra être normalement évaluée. Il ne faut donc pas utiliser ce ratio seul, mais le croiser avec d'autres méthodes de valorisation, comme l'actualisation des cash flow ou le calcul de l'actif net réévalué. 

Le fait qu'on puisse calculer le PER d'un marché sur longue période pousse aussi les investisseurs à faire des erreurs d'appréciation. Il a longtemps été considéré que le PER historique du CAC 40, par exemple, était de 14 à 15 (la capitalisation totale du CAC 40 équivalait, dans ce cas, à 14 ou 15 fois les bénéfices).

Mais ce ratio valait aussi longtemps que les conditions de fonctionnement de l'économie n'avaient pas changé. Aujourd'hui que le PER du marché est compris entre 8 et 10, ce ratio de 14-15, longtemps considéré comme « normal », est de plus en plus remis en cause.

De nombreux spécialistes considèrent en effet qu'il correspondait à une époque révolue, celle d'une croissance soutenue par les dépenses publiques et de la baisse des taux d'intérêt, grâce à l'adoption de l'euro.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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