Les 7 conseils boursiers de Benjamin Graham

Vous ne connaissez probablement pas Benjamin Graham. Ce financier, né en 1894 et mort en 1976, est l'auteur d'un livre, « intelligent investor » qui se vend toujours très bien aujourd'hui dans les librairies américaines. Aux Etats-Unis et dans tout le monde anglo-saxon, Benjamin Graham fait partie des références, des « gourous », de tous les (bons) gestionnaires de portefeuilles.

Il est le premier, en effet, à avoir édicté un certain nombre de règles d'investissement destinées à être appliquées en toutes circonstances, et, on pourrait l'ajouter aujourd'hui, à toute époque. Des règles dictées par le bon sens, dont on comprend, instinctivement, qu'elles permettent de ne pas faire d'erreur.

Elles partent du principe, aujourd'hui, bien connu, qu'on fait sa plus-value au moment d'acheter. Et pas, comme beaucoup le croient encore, au moment de vendre !

Il faut donc prendre le plus grand soin dans le choix de son investissement. Aussi bien pour sélectionner la cible que le moment où il faut en acheter. Benjamin Graham ne s'adresse pas aux « day traders » ni aux investisseurs à très court terme de tous poils. Il se penche plutôt sur le cas des investisseurs à long terme. En leur donnant sept règles d'or à respecter.

Conseil N°1 : Préférez les grandes sociétés...

La taille est un facteur de sécurité. Les trop petites sociétés sont sujettes à des variations plus fortes de leurs cours de bourse, ce qui plait aux investisseurs à court terme, mais pas à ceux qui misent sur le long terme.

En 1970, Graham recommandait qu'elles fassent au moins 100 millions de dollars de chiffre d'affaires et 50 millions de dollars de total de bilan. On peut aujourd'hui multiplier par six ce chiffres, ce qui nous donne, en euros, un chiffre d'affaires d'au moins 400 millions d'euros et un total de bilan de plus de 200 millions.

Conseil N°2 : ... au bilan solide

Les bonnes sociétés ont un current ratio d'au moins 2. Le current ratio correspond à l'actif circulant (stocks+clients+trésorerie) divisé par le passif exigible à court terme (fournisseurs+charges + dettes à moins d'un an). UN ratio de 2 permet de vérifier que les actifs à court terme sont supérieurs aux dettes à moins d'un an, ce qui permet d'éviter les problèmes de trésorerie.

Les bonnes sociétés ont aussi des dettes à long terme inférieures au besoin en fonds de roulement. Et pour les entreprises ayant des concessions (celles qu'on appelle les « utilities » ; aéroport, autoroutes, eau, énergie), la dette totale ne doit pas excéder deux fois les fonds propres inscrits au bilan, afin d'être protégée contre le risque de faillite ou de défaut sur la dette.

Conseil N°3 : Et dont les bénéfices sont stables

Les entreprises qui peuvent être achetées ne doivent pas avoir réalisé de pertes lors des 10 derniers exercices. Cette visibilité est aussi la reconnaissance d'un management de qualité, qui voit plus loin que le bout de son nez !

Conseil N°4 : Elles doivent servir un dividende régulièrement...

Un historique de paiement de dividendes d'au moins 20 ans garantit une bonne visibilité, une profitabilité qui n'a jamais été remise en cause et l'absence de grosses erreurs dans le management. Erreurs qui souvent entraînent des provisions élevées et la disparition des dividendes.

Conseil N°5 : ... en croissance

Les bénéfices de l'entreprise doivent au minimum suivre l'inflation. Pour cela, Benjamin Graham édicte que le résultat net par action doit avoir augmenté d'au moins 1/3 lors des 10 dernières années en utilisant les moyennes de 3 exercices au début et en fin de période. Mais ce principe peut aisément s'adapter en cas d'inflation différente de celle du temps où il écrivait...

Conseil N°6 : Leur PER doit être modéré...

Le prix d'entrée dans la valeur est le critère principal pour réaliser une bonne affaire... à la sortie. Benjamin Graham considère donc que la valorisation de la société, au moment de l'achat, ne doit pas excéder 15 fois la moyenne des bénéfices par action des 3 derniers exercices.

Conseil N°7 : ... et leur ratio valorisation / actifs raisonnable

Le cours d'achat ne doit pas excéder 1,5 fois l'actif/action. Mais ce rapport peut être adapté aux circonstances. En effet, un PER de moins de 15 peut justifier un ratio actif/action supérieur. Les « Grahamistes » se servent comme mesure d'un autre ratio, qui consiste à multiplier le ratio de valorisation/actif par le PER.

Celui-ci ne doit pas dépasser 22,5 (qui correspond à 1,5x15) mais peut-être atteint autrement que par le produit de 15 et 1,5. Un PER de 8, par exemple, autorise un valeur d'actif/action de 2,5...

 

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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