Réagir en période de surchauffe économique

Il y a quatre phases boursières dans l'espace d'un cycle économique. Une phase d'expansion, une phase de surchauffe, une phase de récession et une phase de reprise.

Lors de la première phase, celle d'expansion, les besoins de la société augmentent, et les entreprises ont du mal à fournir, et amorcent une amélioration de leur outils de production pour faire face à cette demande et anticiper la demande future qu'ils prévoient en hausse.

Un appareil de production en surcapacité

Mais le lancement d'une telle vague d'investissement n'est pas sans conséquence. Bientôt l'appareil productif devient surcapacitaire. Quant aux taux d'intérêt, ils montent, à cause d'une demande de capitaux -pour financer ces extensions de capacité de production - toujours plus haute. A force de remonter, ces taux d'intérêt finissent par être trop élevés. Du coup, les entreprises hésitent à investir davantage.

La bourse, dans ces moments-là, montre qu'elle est directement liée au niveau des taux d'intérêts : quand ils montent, elle baisse. En effet, les investisseurs ont toujours le choix entre souscrire un placement (considéré comme) sans risque : les obligations d'état, et des actions, qui elles présentent (apparemment) un risque plus élevé.

En théorie économique, le « Price earning ratio » (PER) de l'ensemble du marché, c'est-à-dire, grosso modo, son rendement brut, est égal à l'inverse du taux d'intérêt de référence du moment, augmenté d'une prime qui représente l'augmentation potentielle des bénéfices ou diminué d'une pénalité qui permet de tenir compte des craintes de hausse des taux d'intérêt.

A chaque fois, pour s'ajuster à la variation de ces deux derniers « sentiments de marché », le marché n'a que deux moyens, soit par une hausse des bénéfices, soit par une baisse des cours. En haut de cycle, c'est l'hypothèse la plus vraisemblable...

Une période difficile pour investir

Pour l'investisseur, c'est une période difficile, car le marché a du mal à discerner les mérites de telles ou telles valeurs et préfère souvent les sanctionner toutes. Les valeurs qui offrent des résultats réguliers sont cependant les plus recherchées, alors que celles dont les profits sont élevés mais aussi plus aléatoires, sont survendues.

La bonne solution est alors de prendre ses bénéfices dès que possible puis de se protéger en souscrivant des placements ad hoc (sicav monétaires, fonds « Bear »...) ou même en se mettant en cash. Il faut tenir le temps nécessaire, et ce n'est certainement pas le moment de revenir en bourse, car, comme le dit un proverbe boursier : « il ne faut pas essayer d'attraper un couteau qui tombe » !

Le saviez-vous ?

Nous sommes actuellement dans une situation particulière, qui bouleverse la théorie économique. Si on suit celle-ci, en cas de taux d'intérêt de 4, le PER est théoriquement de 25, moins les anticipations de croissance des bénéfices ou plus celles sur les taux d'intérêt.

C'est-à-dire que si les taux tombent à 2,5%, le marché boursier devient comparativement plus attractif, et le PER peut monter à 40. Or, force est de constater que nous sommes dans une période ou les taux d'intérêt sont proches de 2,5% et que le PER est loin d'être de 40. Très loin même.

Ce sont donc les anticipations de hausse des taux qui sont prises en compte par le marché, ou de baisse des bénéfices (notamment par le biais des augmentations des fonds propres que nécessitent les nouvelles réglementations pour les sociétés financières).

Comme le signalait l'équipe actions du gestionnaire de fonds Blackrock, en janvier 2012 : « le marché européen continue d'afficher les valorisations les plus faibles de l'ensemble des  marchés d'actions développés et nous estimons que les niveaux atteints récemment du fait de l'aversion pour le risque que la crise dans la zone euro a suscitée sont attractifs dans le cadre de prises de positions par des investisseurs de long terme prêts à tolérer une certaine volatilité à court terme ».

 

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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