La Bourse est cyclique, valeurs plus ou moins cycliques

Cycles économiques, cycles boursiers

En ce qui concerne l'alternance de phases de croissance économique et de phases de récession, les économistes Juglar et Kondratieff ont démontré l'existence de cycles qui portent leurs noms : des cycles courts pour Juglar (périodes de croissance de 10 ans environ), des cycles longs pour Kondratieff (périodes de croissance d'une quarantaine d'années).

Pour les cycles Juglar, baptisés aussi « cycles des affaires », des périodes de rupture font suite à 6 à 10 années de croissance. Appliquée aux marchés boursiers, cette théorie pointerait en effet comme caractéristiques et régulières les ruptures suivantes, intervenues depuis le début des années 1970 : chocs pétroliers (1973,1979), krach de 1987, crise financière de la 1ère guerre du Golfe (1991-1993), krach des valeurs technologiques (2000), crise des subprimes (2007-2008).

En réalité, les cycles boursiers, s'ils existent (ils ne sont repérables bien souvent que dans l'après-coup), sont déconnectés de quelques mois des cycles économiques. Cette déconnexion est aussi celle de l'activité réelle des entreprises (investissements, volumes de production et quantités vendues, marges) et de l'arrière plan financier de leur activité (niveau des taux d'intérêt, de l'inflation, de la fiscalité, etc.).

 

Cycles boursiers rapportés aux phases de la croissance économique

En phase d'expansion économique prolongée depuis plusieurs années, les cours des actions sont à leur plus haut depuis de nombreux mois, les potentielles poussées inflationnistes sont combattues par les banques centrales par des taux d'intérêt élevés.

Les cours stagnent ou connaissent des hausses modérées ou sectorisées. Les six premiers mois de l'année 2007 sont typiques d'une telle phase de stagnation des hausses boursières. En phase dite de « surchauffe », les taux d'intérêt sont très élevés (cf. à l'automne 2007 encore, les taux de la banque centrale australienne qui dépassaient 8 %), les investisseurs préfèrent les placements peu risqués (obligataires notamment) aux risques des marchés d'actions : les cours baissent nettement.

Une phase de récession suit la surchauffe, et en fin de phase de récession, les taux d'intérêt ont été descendus à leur plus bas pour soutenir l'activité économique (situation de la mi-2009, par exemple), les investisseurs tentent de profiter de valeurs qu'ils estiment sous-évaluées et qui le sont effectivement (cf. Air France dont l'action était descendue en dessous des 6 euros au début de l'hiver 2009) : les cours remontent.

En phase de reprise économique enfin, les taux d'intérêt qui restent bas, la reprise de la consommation et le redressement des comptes des entreprises constituent autant de signes poussant à une « fièvre acheteuse » et à des anticipations de croissance maintenue : la Bourse peut s'envoler à la hausse.

 

Valeurs plus ou moins cycliques

En situation de croissance économique, certaines valeurs peuvent être dites « cycliques » parce que l'on observe qu'elles vont suivre (ou plutôt anticiper) rapidement le mouvement général de l'économie. Les actions des entreprises liées à la construction d'infrastructures, aux équipements de transport, à la communication et aux loisirs, sont typiquement dans ce cas.

Pour ne pas être totalement « acycliques », des valeurs liées à des consommations de première nécessité (distribution d'eau ou d'électricité, etc.) ou qui connaissent une croissance structurelle de long terme (santé), connaissent des évolutions de cours différentes : ainsi les actions Essilor ou Sanofi-Aventis baissent-elles moins fortement que d'autres en 2007-2008, et repartent-elles plus fortement à la hausse que les autres dès qu'une reprise se fait sentir (mars 2009).

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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