ROE (Return on Equity) : la mesure universelle ?

Très facile à calculer, le ROE (Return on Equity ou, en français, rendement des capitaux propres) est une des armes favorites des actionnaires et des investisseurs.

Il est calculé en prenant le profit net annuel tel qu'il apparait sur le compte de résultat et en le divisant par les fonds propres. On peut aussi prendre la moyenne des profits des deux, cinq ou dix dernières années lorsque ceux-ci varient considérablement d'une année sur l'autre.

Un ROE (Return On Equity) de 30% signifie donc que pour 100 euros de capitaux propres, le résultat généré s'élève à 30 euros. Les activités qui nécessitent de très lourdes infrastructures industrielles, comme la sidérurgie, la fabrication de composants informatiques, le nucléaire, requièrent un investissement initial des actionnaires très important, mais génèrent des revenus récurrents.

Autrement dit, leur ROE sera faible, mais leur visibilité forte. A l'inverse, les services, comme la publicité et les Sociétés d'ingénierie informatiques, requièrent des investissements beaucoup plus faibles, alors que leurs profits peuvent varier dans des proportions plus grandes. On dit alors qu'elles créent davantage de valeur pour l'actionnaire.

A manier avec précaution

Le ROE doit cependant être manié avec précaution : il permet de comparer l'évolution d'une entreprise sur plusieurs années (en prenant soin de vérifier qu'elle n'a pas procédé à des augmentations de capital, qui peuvent modifier le montant des capitaux propres), de comparer plusieurs entreprises d'un même secteur entre elles. Mais, en lui-même, il ne permet pas de tirer des conclusions.

Mais c'est un instrument précieux, car il intègre les trois piliers du management : la profitabilité, la gestion des ressources et l'effet de levier financier. Comment est-ce possible ?

Pour le comprendre, il faut reprendre l'équation de départ ROE = (Résultat net/capitaux propres) et la développer, à la manière d'une formule mathématique.

On peut ainsi poser : ROE = (Profit de l'année/chiffre d'affaires de l'année) x (chiffre d'affaires de l'année/les actifs de l'entreprise) x (les actifs de l'entreprise/capitaux propres).

La première partie (Profit de l'année/chiffre d'affaires de l'année) représente la marge, la deuxième correspond à la rotation des actifs, et la troisième (les actifs/les capitaux propres) montre le degré d'effet de levier atteint par la société.

Comme les actifs et le chiffre d'affaires sont à la fois au numérateur et au dénominateur, ils peuvent s'annuler et nous permettent de retomber sur notre formule de départ, tout en montrant bien que la formule du ROE intègre bien les trois piliers du management. 

Attention aux effets d'optique

Prenons par exemple le cas d'une société qui emprunterait 200 millions d'euros pour procéder à un rachat massif d'actions (imaginons qu'elle profite pour cela que le cours du titre a été entrainé à la baisse par un mouvement général de la bourse...), puis à leur élimination.

Dans ce cas, elle aurait réduit les capitaux propres (le dénominateur), et elle aurait augmenté son ROE. Artificiellement. Car elle aurait hypothéqué son avenir en alourdissant sa dette.

De nombreuses société procèdent à des rachat d'actions depuis quelques mois, afin de redonner un peu de lustre à leur cours de bourse (car c'est une façon de soutenir son cours) et d'utiliser leur cash à des opérations permettant d'augmenter le retour sur investissement des actionnaires (le fameux ROE), en l'absence d'autres idées d'investissement.

En 2011, les entreprises du CAC40 ont ainsi procédé à plus de 6 milliards d'euros de rachat d'actions. Rachat suivi, afin de faire baisser le dénominateur du ratio ROE, de leur élimination. Sanofi a ainsi dépensé plus d'un milliard d'euros pour racheter ses propres actions et porter sa part d'auto-contrôle à 2 %.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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