La crise des dettes souveraines

Spirale de la crise des dettes souveraines

La crise des dettes souveraines de la zone euro a commencé au printemps 2010 par la crise de la dette grecque, alors que le déficit budgétaire important et constant (bien supérieur aux exigences du Pacte de stabilité dans sa version d'alors) de l'Etat grec, mais surtout une dette colossale ont été brutalement mis en lumière.

A l'automne 2010, malgré le plan de sauvetage des finances de l'Etat grec initié par les autres pays de la zone euro et le FMI, les agences dégradent la note de la dette souveraine de ce pays et l'Irlande entre à son tour en crise à la suite du nécessaire sauvetage de ses banques, dû aux excès de la dette privée. La crise des dettes souveraines va ensuite s'étendre au Portugal, à l'Espagne, à l'Italie, et potentiellement à la France.

A l'automne 2011, José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, politiquement éclipsé depuis 2010 par les Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Européenne, n'hésite pas à brandir la menace d'une « crise systémique ». Les bourses ont plongé par deux fois, au printemps 2010 et à l'été 2011, les 4 plans de sauvetage internationaux (mai 2010 et juillet 2011 pour la Grèce, novembre 2010 pour l'Irlande, mai 2011 pour le Portugal) n'ont pas réellement endigué la spirale de la crise.

Les plans européens n'ont pas toujours convaincu : ainsi le Portugal a-t-il vu sa note souveraine dégradée 3 mois seulement après avoir pourtant reçu le soutien du FMI et de la zone euro (juillet 2011), et ainsi encore les taux d'intérêt de la dette de long terme espagnole puis italienne se sont-ils lentement envolés au-dessus des 5 puis des 6 %.

Sans doute certaines mesures « fortes » (les plans d'austérité successifs en Grèce, Irlande, Portugal, Espagne, Italie, France, ou encore l'abandon d'une partie de leurs créances par les banques privées) semblent-elles aller dans le « bon sens », mais rien n'est moins sûr en regard des enjeux politiques qui redoublent largement les enjeux économiques en présence

Les raisons conjoncturelles et structurelles

Multiples et variables d'un pays à l'autre, certains faisceaux de causes peuvent être dégagés, à commencer par la grande crise financière de l'automne 2008 qui a vu revenir sur le devant de la scène les Etats en tant qu'acteurs de premier plan de la scène financière mondiale, prêteurs en dernier ressort d'établissements financiers en grande difficulté.

Des déficits publics se sont alors creusés, et les dettes souveraines sont devenues plus encore qu'elles ne l'étaient garantes de l'ensemble du système bancaire qui à son tour a plus que jamais souscrit aux titres de dette d'Etats dont les « profils de recouvrement » semblaient irréprochables.

Parallèlement à cette modification de structure de la « pyramide financière » européenne, la croissance économique elle-même n'était pas suffisamment au rendez-vous à partir de la reprise de mars 2009, et certains systèmes financiers avaient clairement été mis en danger par les données conjoncturelles pré-crise des subprimes (en Espagne par exemple la flambée des prix de l'immobilier).

Pistes pour endiguer la crise des dettes souveraines

Le renforcement de la surveillance budgétaire des pays de la zone euro, conjugué aux efforts demandés aux créanciers privés de l'Etat grec, suffiront-il à rassurer les agences de notation et les marchés ? Tel semble avoir été le cas à la suite du nouveau pacte de discipline budgétaire de janvier 2012, mais tel n'avait pas du tout été le cas après le renforcement du Pacte de stabilité du printemps 2011.

Parallèlement est interrogé le rôle de la BCE (Banque Centrale Européenne), que les traités européens empêchent dans leur version actuelle de jouer le rôle de prêteur en dernier ressort (à l'instar de la Fed américaine), garant qu'aucun pays de la zone euro ne ferait jamais défaut.

Enfin les exemples récents de pays sortis victorieux de l'épreuve du défaut de paiement sont réels (Argentine, Islande), mais le débat doit aussi se placer au niveau d'un choix à réaliser entre une austérité généralisée qui couperait les ailes à toute possibilité de croissance forte (et impliquerait un très longétalement du remboursement des dettes) et l'efficace indéniable (mais risquée) du couple dette/croissance. Début 2012, l'Union Européenne semblait avoir choisi l'option un.

 

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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