Jérôme Kerviel

Né le 11 janvier 1977 à Pont-l'Abbé, Jérôme Kerviel est le trader de la Société Générale que son employeur a accusé d'être le responsable des 4,82 milliards d'euros de pertes enregistrées par la banque dans le courant de la semaine du 18 au 24 janvier 2008.

Jérôme Kerviel aurait en particulier accumulé des positions acheteuses à hauteur de 50 milliards d'euros (1,8 fois le montant des fonds propres de la Société Générale) sur des warrants et futures adossés à des indices boursiers (en particulier Eurostoxx, DAX et Footsie).

Il aurait d'autre part dissimulé ces opérations en introduisant dans le système informatique de la Société Générale, grâce à sa connaissance du « back-office » de la banque auquel il avait précédemment été attaché de 2000 - date de son embauche - à 2005, des opérations fictives compensant ses prises de position.

Mis en examen à la fin du mois de janvier 2008 pour « abus de confiance », « faux et usage de faux en écritures privées » et « introduction frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données », Jérôme Kerviel a ensuite été placé en détention provisoire jusqu'en mars 2008.

La procédure d'instruction ayant été close le 26 janvier 2009, son procès qui devrait se tenir en 2010 permettra sans doute de révéler en détail les modalités réelles des opérations qu'il réalisa pour le compte de la Société Générale sans en avoir tiré aucun enrichissement personnel, si ce n'est sans doute un certain montant de traditionnels « bonus ».

Si les pertes ont été si importantes pour la banque (4,82 milliards d'euros), c'est que celle-ci a décidé de déboucler massivement les positions prises par J. Kerviel dès qu'elle a déclaré en avoir découvert l'existence, c'est-à-dire la semaine du 18 janvier.

Or les places financières connurent une baisse particulièrement importante en ce début d'année 2008, mais les choses auraient pu encore plus mal tourner si une chute de 20 à 30 % avait été enregistrée cette semaine-là sur les marchés, ainsi que l'a déclaré Daniel Bouton, PDG de l'établissement financier : la banque elle-même eût été en danger.

De leur côté Jérôme Kerviel et ses défenseurs indiquent que les pratiques consistant à engager des fonds supérieurs aux seuils autorisés par le règlement intérieur de la Société Générale étaient courantes, voire qu'elles étaient encouragées par les supérieurs hiérarchiques.

Jérôme Kerviel serait ainsi l'auteur de fautes professionnelles, mais non pas pénales.

En tout état de cause, le Parquet de Paris aurait également été saisi d'une plainte contre la Société Générale elle-même, plainte émanant d'actionnaires individuels de la banque.

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