Eléments du bilan à suivre pour investir en bourse

L'analyse fondamentale du bilan d'une entreprise cotée passe par l'examen de quelques grands postes de ce document comptable publié à la fin de chaque exercice. Pour mémoire, un bilan fait l'addition de tous les biens et de toutes les dettes d'une entreprise.

En actif, on trouve tout ce qui appartient à une entreprise (machines, terrains, créances, stocks, brevets, participations). En passif, on trouve tout ce que l'entreprise doit (capital social apporté par les actionnaires, prêt des banques et autres dettes + le calcul du bénéfice si le total du passif est inférieur au total de l'actif).

 

Analyse du passif du bilan

Du côté du passif, les investisseurs analysent tout d'abord la valeur des fonds propres (capital social + réserves), c'est-à-dire l'actif net.

A l'intérieur d'un même secteur d'activité (si tant est que ce secteur soit fortement consommateur de capital), les analystes pourront être amenés à comparer les ratios « price to book » (actif net par action divisé par le cours de Bourse) de différentes valeurs : plus ce ratio se rapprochera de la valeur 1, plus l'on pourra considérer que les cours de Bourse d'une action se trouvent à leur « juste valeur ». Un signe de sous-évaluation sera envoyé aux investisseurs dès lors que le price to book ratio baissera nettement en dessous de la valeur 1.

Dans un secteur d'activité qui ne nécessite pas d'immeubles ni de machines (comme dans la plupart des activités de service), l'analyse des fonds propres ne s'appuiera pas sur l'utilisation et/ou la comparaison de ce ratio entre sociétés cotées.

L'endettement, et notamment l'endettement de long terme (contracté auprès des banques ou auprès des investisseurs sous la forme d'obligations), constitue le deuxième grand poste du passif qui est suivi de près par les analystes.

Le rapport avec les fonds propres est le critère n°1, ces derniers devant toujours excéder les dettes pour que la situation financière globale d'une entreprise reste saine. La faillite du groupe Enron restera dans les mémoires à cet égard, un groupe qui avait réussi tout un temps à évacuer artificiellement de son bilan une grande partie de ses dettes à long terme.

Une forte dette n'est pas nécessairement un signe négatif pour les investisseurs, notamment lorsque des perspectives de rachats ou de prises de participation qui peuvent rapidement donner lieu à de nouveaux bénéfices sont financées ainsi. Mais l'intention managériale est alors à suivre de très près en regard des dettes contractées.

 

Analyse de l'actif du bilan

Du côté de l'actif, l'évaluation des immobilisations corporelles (terrains, immeubles, équipements, etc.) et incorporelles (marques, brevets) est souvent difficile, et le calcul de l'actif net réévalué par action, comparé au cours de l'action, fournit ou ne fournit pas d'indication précise sur une décote ou une surcote : à ce régime, on observerait presque toujours que les cours des holdings ont des décotes de 20 % en moyenne.

Les investisseurs peuvent aussi être « gênés » par l'application des normes IFRS qui nécessite à l'actif des bilans que des participations et autres actifs détenus par une entreprise soient évalués « en temps réel » (et non pas selon le principe d'un amortissement après acquisition).

L'analyse des stocks qui se trouvent à l'actif du bilan est en revanche cruciale pour toutes les activités de production industrielle ou de biens manufacturés, mais beaucoup moins importante pour le secteur des services, des médias ou des loisirs. Lorsque l'analyse des stocks comptent, les investisseurs vérifieront que ceux-ci sont bien réduits au minimum (les stocks coûtent cher et leur augmentation signifierait à coup sûr une baisse des chiffres d'affaires).

De même le poste « créances » de l'actif d'un bilan fera-t-il l'objet de toute l'attention des analystes. Un non recouvrement, en effet, pourrait peser lourd sur le résultat.

Enfin les analystes et les investisseurs gardent toujours un oeil sur la situation de la trésorerie d'une société cotée, avec une différence notable de conclusion selon les secteurs d'activité (les activités fortement consommatrices en « fonds de roulement » n'ayant pas vocation à générer beaucoup de cash).

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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