Eléments du compte de résultat à suivre pour investir en bourse

Le résultat net

Dans le cadre d'une analyse « fondamentale » de la valeur des entreprises, les investisseurs s'attachent à étudier les comptes de résultats publiés régulièrement par les sociétés cotées.

La tendance naturelle est d'aller directement au résultat net issu d'un compte de résultat et qui constitue le profit ou la perte réelle (total des produits - total des charges).

En théorie, le dividende distribué aux actionnaires se déduit de ce résultat net, et les cours des actions devraient s'en ressentir de façon directe.

Les actionnaires et les investisseurs seront cependant attentifs au taux de distribution des résultats nets obtenus, très variable d'une entreprise à une autre (30 à 40 % en moyenne pour les distributions de dividendes des sociétés françaises cotées), et qui dépend des « reports à nouveau » (reports des profits ou pertes sur l'exercice suivant) et des dotations aux réserves.

Tant qu'une réserve légale de 10 % du capital n'a pas été affectée aux réserves, une entreprise doit y affecter 5 % de son résultat net, mais les grands groupes ont bien souvent passé ce cap depuis longtemps.

 

Les soldes intermédiaires

Le résultat net n'a pas de signification absolue pour les investisseurs. Il doit être mis en regard des résultats des exercices (ou semestres) précédents, des déclarations du management (programmes d'investissement, etc.), et des prévisions relatives à la concurrence. Les analystes vérifieront surtout quelle est l'importance du résultat exceptionnel (l'un des soldes intermédiaires du compte de résultat) dans un résultat net.

Si des charges et des produits ne sont pas liés à l'activité habituelle d'une entreprise (restructuration, vente d'une filiale, cession d'immeubles ou de brevets), le résultat net méritera d'être « retraité » et sa hausse momentanément importante n'impliquera pas qu'un gain de valeur (et le gain potentiel du cours de l'action qui lui est associé) s'en déduise, de même que sa baisse momentanément importante ne constituera pas nécessairement un signe inquiétant pour les investisseurs.

Aux autres niveaux intermédiaires et en remontant vers le haut du compte de résultat, les investisseurs analyseront l'importance des frais financiers (intérêts payés par les entreprises à leurs prêteurs) mesurés au niveau du résultat financier : à chaque fois qu'une entreprise se désendette, les cours de ses actions ont tendance à s'inscrire à la hausse. En continuant de remonter vers le haut du compte de résultat publié par une entreprise cotée, le résultat d'exploitation constitue évidement un indicateur fondamental pour les investisseurs.

Un résultat net important peut ainsi n'avoir été permis que par des marges purement financières dégagées grâce au placement de liquidités, alors que l'activité d'exploitation (c'est-à-dire l'activité fondamentale d'une entreprise) peut s'être dégradée.

Ici se lit quelle marge opérationnelle une entreprise crée grâce à son activité, et les investisseurs veilleront à comparer les éléments qui sont comparables, notamment à vérifier si les dotations aux amortissements sont oui ou non pris en compte dans les publications (sinon, on parle de « marge brute opérationnelle).

 

L'activité elle-même (les chiffres d'affaires)

Il s'agit ici des produits des ventes de biens & services d'une période donnée. Les investisseurs s'intéresseront surtout à la variation des chiffres d'affaires par rapport aux période précédentes, et notamment à la question du mix de l'effet volumes (augmentation des volumes vendus) et de l'effet prix (augmentation du prix des unités vendues). Un double impact positif mesuré à cet égard sera favorable à l'estimation de la valeur d'une entreprise, et partant au cours de ses actions.

A ce niveau de l'analyse fondamentale, les investisseurs étudieront en détail les variations d'activité obtenues « à périmètre constant » (qui permettent d'évaluer la performance réelle d'une activité hors extensions ou cessions éventuelles), mais encore « à taux de change constants » : la hausse du dollar pourrait avoir gonflé artificiellement, pendant une période donnée, l'activité et les résultats d'une entreprise européenne fortement orientée à l'export. Une baisse du dollar aurait eu l'effet inverse.

 

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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