Phase d'expansion économique : la fin des hausses boursières

En bourse, les actions ont leur propre cycle, déconnecté de celui de l'économie... en apparence. "Pourquoi » s'interrogeait, faussement candide, le financier multi-millionnaire George Soros, « Wall Street baisse-t-elle quand les résultats de l'économie américaine s'améliorent ? » dans son livre « Le défi de l'argent ». Tout simplement parce la bourse n'est pas l'économie : elle l'anticipe.

Dans les phases d'expansion économique, les entreprises ont besoin d'argent pour financer leur croissance. Comme elles produisent et vendent beaucoup et qu'elles sont confiantes dans l'avenir, elles ont besoin de beaucoup de capitaux. D'autant plus qu'elle multiplient les acquisitions pour gagner des parts de marché.

L'argent se fait donc plus rare et les taux d'intérêt sont plutôt orientés à la hausse. Les investisseurs s'orientent d'ailleurs de plus en plus vers les obligations, plus rémunératrices, et un peu moins vers les actions, qui commencent à être chères.

Quelle réaction pour l'investisseur ?

Pour l'investisseur, il s'agit d'une période charnière. Il va pouvoir profiter, dans un premier temps de la multiplication des opérations financières. Mais le marché va peu à peu s'ajuster. Parfois, ce sera brutal. C'est ainsi qu'en 2007, après quatre années de hausse, la bourse a lourdement chuté dès qu'elle a pris conscience du risque que représentaient les Subprimes.

Toutes les valeurs des entreprises qui avaient profité d'un surcroît de croissance parce qu'elles opèrent dans des secteurs où les coûts fixes sont élevés, voient leurs cours monter dans la première partie de la phase d'expansion économique. Mais comme les investisseurs craignent un retournement de croissance, ils s'en détournent à ce moment précis du cycle.

En effet, ce sont des valeurs où il suffit d'une petite hausse des ventes pour faire apparaître des profits élevés. Mais à l'inverse, il suffit d'une petite baisse de l'activité pour que l'existence de coûts fixes importants pèse lourdement sur les bénéfices... Ces secteurs particulièrement sensibles sont l'automobile, la papeterie, les compagnies aériennes, l'hôtellerie, la restauration de luxe et l'industrie lourde.

Le cas d'Air France

Prenons le cas d'Air France. La compagnie aérienne a connu d'énormes variations de son cours, à cause de deux éléments, qui apparaissent bien sur le graphique ci-dessous. Au début des années 2000, Air France est « LA » compagnie en vue : hausse du trafic de passagers supérieure à celle de ses concurrents, hausse du prix moyen par passager, rachat de KLM, réaménagement de son hub de Roissy. Tout lui réussit.

Mais en 2007, l'action Air France effectue un brutal décrochage : la crise des subprimes fait craindre une baisse des voyages de la part des entreprises, avec de grosses répercussions sur le trafic passagers. Fin 2010, le ralentissement économique se confirme.

S'y ajoute un travers propre à beaucoup d'entreprises cycliques : la compagnie n'a pas su faire les ajustements structurels nécessaires face à la diminution, non pas du nombre des passagers, mais des prix que ceux-ci sont prêts à accepter pour prendre l'avion. Le low-cost rend les compagnies qui ont du mal à maîtriser leurs charges (c'est le cas d'Air France, dont les charges de personnel sont plus élevées que celles de ses concurrents directs) particulièrement vulnérables.

Nous sommes donc bien dans une problématique de fin de phase d'expansion...

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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