Résultat net : le Graal de l'actionnaire

C'est le chiffre sur lequel se précipitent tous les actionnaires d'une entreprise entre févier et mars, au moment où sont annoncés les résultats de l'exercice passé. Il permet en effet d'avoir une idée de la rentabilité de l'entreprise au cours de l'exercice précédent.

Surtout, c'est à partir de lui qu'est déterminé le dividende qui sera versé aux actionnaires. C'est donc un élément essentiel de l'attrait boursier d'une société cotée.

Une définition assez simple

Sa définition est assez simple : il est établi en soustrayant l'ensemble des charges à l'ensemble des produits. Ou, pour renvoyer à chacun des fiches de cette partie, il est établi en prenant le résultat d'exploitation, en y ajoutant le résultat financier et le résultat exceptionnel, ce qui donne le résultat courant avant impôt. Il faut ensuite lui soustraire la participation des salariés aux bénéfices et l'impôt sur les sociétés : vous voila arrivé au résultat net...

Dans le détail, il faut donc se pencher sur deux postes essentiels : la participation aux bénéfices et l'impôt.

La participation des salariés aux bénéfices est une obligation légale, qui varie selon la taille de l'entreprise et les accords qu'elle a pu nouer. En effet, elle sera plus lourde en cas de mise en place d'un plan de participation. Hormis ce cas précis, c'est un poste relativement stable, qui a finalement peu d'incidence sur l'évolution du résultat net.

L'impôt sur les sociétés a autrement plus d'importance. Il dépend de trois facteurs : les résultats précédents de l'entreprise, les résultats de l'année en cours et la politique de l'administration fiscale. Ce taux peut en effet varier d'une année sur l'autre, en fonction des décisions du gouvernement.

Il peut aussi varier en fonction des choix de l'entreprise au cours de l'année en cours comme, par exemple, le taux d'effort en faveur des investissements de recherche et développement. Il varie enfin en fonction des résultats passés. En effet, les pertes passées sont déductibles des résultats suivants pour le calcul de l'impôt.

Certains groupes, en cours de redressement, arrivent ainsi à effacer leurs impôts pendant plusieurs exercices, simplement en demandant de bénéficier du report à nouveau de leurs pertes antérieures. C'est ainsi qu'une société comme Bull, très déficitaire dans les années passées, a accumulé des pertes reportables très importantes. Au point que c'est même devenu un élément important de sa valorisation boursière !

Une gestion délicate

Le résultat net est un concept à gérer avec attention, car il peut varier pour d'autres raisons que l'activité de l'entreprise elle-même. C'est le cas, notamment, des variations de normes comptables. Une entreprise qui change de place de cotation et doit par exemple, changer de normes à cette occasion, peut ainsi passer d'un bénéfice à une perte. C'est déjà arrivé dans le passé à une très grande société allemande qui voulait se faire coté à New-York !

C'est aussi un concept « politique ». En effet, ce résultat net, quand il est positif, peut être affecté par l'assemblée générale des actionnaires (ou, plus prosaïquement, par son conseil d'administration) à différentes utilisations, dont aucune n'est neutre sur le cours. Les deux principales sont : le renforcement des fonds propres (c'est ce que font actuellement les sociétés financières) et la distribution auprès des actionnaires.

C'est l'option choisie par exemple par ces sociétés d'investissement immobilier que sont les SIIC, qui redistribuent, de par leurs statuts, 85% de leurs profits à leurs actionnaires. Normalement le taux de distribution évolue entre 30 et 50%. Au-delà, il convient de s'interroger sur les motivations de la direction, qui en redistribuant ses bénéfices à l'excès, se prive des moyens d'investir dans la croissance.

Si elle distribue en dessous de 30%, les actionnaires peuvent aussi s'interroger : doivent-ils rester actionnaire d'une société si peu généreuse avec ceux qui lui ont apporté des capitaux ? Car ils ne pourront plus compter que sur la plus-value boursière pour se récompenser de leur fidélité...

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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