Histoire d'une faillite célèbre : Enron

Une société gazière basée à Houston, Texas

Enron était à l'origine spécialisée dans la production, le transport et la vente de gaz naturel, essentiellement en gros. Au début des années 1990, l'arrivée de l'ancien consultant de McKinsey J. Skilling conduit Enron a se développer sur le marché des Futures et autres produits dérivés ayant les matières premières pour sous-jacents, du gaz notamment mais aussi de l'électricité.

La «Gas Bank » devient une chambre de compensation qui fait de la société Enron la contrepartie de toutes les transactions qui passent par elle, et bientôt cette plate-forme propose toutes sortes de produits financiers dérivés (swaps, options, etc.). En 2000, peu avant la chute, sera même créée la plate-forme de trading internet EnronOnline, cependant que des filiales ont été mises sur pied pour le commerce de l'eau sur le même modèle que pour le gaz.

La capitalisation d'Enron sur le NYSE est en 2000 la 7e du monde, et le chiffre d'affaires de la société qui compte plus de 20000 collaborateurs dépasse les 100 milliards de dollars.

Manipulations comptables

Dans le courant des années 1990, Enron crée des milliers de sociétés offshore basées aux îles Caïmans, aux Bermudes ou aux Bahamas.

Les pertes et profits tiennent compte de l'existence de ces filiales mais en surévaluant les bénéfices obtenus sans aucune contrepartie de preuve aussi exigeante que dans le système comptable traditionnel (il suffit de quelques lignes en notes de bas de pages des bilans consolidés), et surtout Enron fait dans le même temps le choix d'une comptabilité qui évalue les actifs à leurs cours de marché, et non pas selon une méthode d'amortissement classique.

Lorsque la bulle des valeurs technologiques éclatera (2000-2001), les bilans d'Enron auront directement à en pâtir. Le célèbre cabinet Arthur Andersen valide chaque année les manipulations sur les profits, alors que la société Enron se surendette en regard de tels profits abusivement gonflés.

En août 2000, l'action Enron culmine à 90 dollars, et c'est alors que les cadres dirigeants sont informés de l'existence de pertes jusqu'alors dissimulées. Ceux-ci commencent à vendre leurs stock options et actions, la rumeur enfle et le cours d'Enron s'inscrit à la baisse dans le sillage de l'éclatement de la bulle internet : 42 dollars en août 2001, 15 dollars en octobre 2001.

La chute s'accélère et le cours de l'action Enron descendra en dessous de 1 dollar à la fin du mois de novembre 2001, avant que ne soit officiellement déclarée la faillite le 2 décembre. Andersen y perd sa réputation et disparaîtra rapidement dans le courant de mois qui vont suivre, la firme Enron réussissant (pour payer ses créanciers) à se séparer de branches productives qui repartiront de l'avant, ou encore à obtenir quelques milliards de dollars de banques accusées d'avoir couvert les manoeuvres frauduleuses du PDG, K. Lay.

Reconnu coupable de six chefs d'accusation, celui-ci décèdera en juillet 2006 avant de commencer la longue peine de prison à laquelle il avait été condamné par la justice américaine.

 

L'histoire de l'affaire Enron en vidéo sur : Reportage sur la faillite de Enron.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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