Naissance et création de la Bourse en Hollande

La Bourse : Bruges, Anvers, puis Amsterdam

Au milieu du XIVe siècle, si de véritables Bourses des valeurs se sont déjà développées à Florence et à Venise (pont du Rialto, où se réalisent achat et vente de participations dans les galères vénitiennes rapportant des richesses d'Extrême-Orient), c'est dans la ville flamande de Bruges (située sur le territoire de l'actuelle Belgique) que des négociants faisant commerce de blé et de textile se réunissent sur une place où se trouve la maison de la famille Van der Buerse : on prononce « Bürse », et telle est l'origine du mot français « Bourse ».

On y échange des informations, on y noue des alliances ou on y obtient des financements, mais il ne s'agit encore essentiellement que d'une primitive Bourse du commerce, et non pas encore d'une véritable Bourse des valeurs. Lorsque le port de Bruges s'ensable, ce grand marché se déplace à Anvers (1531), capitale des premiers imprimeurs et grand port fluvial.

A la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe, c'est à Amsterdam que naîtra un capitalisme financier fondé sur une véritable Bourse des valeurs, un lieu fixe matérialisé par un bâtiment et destiné aux seules négociations de titres étant officiellement construit place du Dam en 1611.

 

Un contexte économique favorable : la 1ère introduction en Bourse

Le modèle du développement économique en Hollande est un modèle libéral, auquel le « colbertisme » développé en France sous Louis XIV est fort opposé. Les cités des Flandres se font concurrence entre elles, et certaines de leurs ambitions ne peuvent pas être financées par l'Etat, notamment en ce qui concerne le commerce du poivre et des épices, florissant dans l'Europe d'alors et dominé par les marchands vénitiens et portugais grâce aux expéditions qu'ils organisent en Extrême-Orient.

Au XVIIe siècle cependant, la Hollande dispose de l'une des plus importantes flottes du monde et une grande partie des échanges entre négociants est déjà financiarisée : traites, effets de commerce, billets à ordre ont déjà cours, alors que l'on s'en tient aux seuls échanges de monnaie(s) dans tous les autres grands pays d'Europe (France, Angleterre, Espagne, etc.). En 1590, deux Hollandais achètent le « secret » des routes portugaises à destination d'Extreme-Orient, et ils rapporteront l'année suivante une importante cargaison de poivre de l'île de Java. En 1602 est créée sur la place boursière d'Amsterdam la Compagnie des Indes Orientales, grâce à l'émission et à la vente de ses actions auprès du public : il s'agit de la première introduction en Bourse d'une société dans le monde occidental.

Plus de 6 millions de florins hollandais sont ainsi levés, et les succès de l'entreprise sont rapides et éclatants. Les navires de la Compagnie reviennent chargés de poivre et de nouvelles épices qui sont ensuite exportées dans toute l'Europe. Les premiers actionnaires s'enrichissent non seulement grâce aux rendements immédiats de leurs titres de propriété sur la Compagnie (60 à 100 % de profits annuels nets dès les premières années), mais aussi parce que de nombreux investisseurs de la place d'Amsterdam sont prêts à racheter ces titres, dont les cours, par conséquent, montent. La Compagnie des Indes Orientales fonde la ville de Batavia (devenue Djakarta, capitale de l'Indonésie) et fait main basse sur les territoires de Malacca, de Ceylan et du Cap, en Afrique du Sud.

 

Naissance d'un marché secondaire

Le marché d'Amsterdam est rapidement réglementé, car la hausse des cours portée par la demande de titres laisse place à une forte activité de spéculation. Vers les années 1620, les transactions ont lieu de midi à 14 heures, l'ouverture et la fermeture de la séance étant marquées par la sonnerie d'une cloche.

Des courtiers représentent le public qui n'est pas admis à la Bourse et des professionnels établissent en fonction de l'offre et de la demande les prix des titres des nombreuses compagnies nées sur le même modèle que la Compagnie des Indes. Au-delà des seules souscriptions « à l'émission » des titres, un marché boursier secondaire est donc né. Connues depuis la haute antiquité, des transactions à terme trouvent également le lieu et la modalité de leur organisation : des négociants vendent à l'avance (« futures ») des cargaisons de blé, de coton ou d'épices dont ils n'ont pas encore reçu la livraison.

 

Plus d'information sur le même thème

Photo of Arnaud Jeulin

Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

Vous pouvez le joindre via les réseaux sociaux suivants ou par email :

.
  Se connecter