L'obligation, une petite portion de dette et Investissement

C'est une fraction d'un emprunt, à moyen ou long terme émis par une entreprise ou un Etat. L'obligation est, par essence, le titre coté en bourse : pendant longtemps, la « rente » a été, en France comme en Angleterre, le seul type de titre coté en bourse.

Aujourd'hui encore, le nombre d'obligations cotées en bourse est bien supérieur à celui des actions. Et leur capitalisation, au niveau mondial, dépasse d'un bon tiers celle des actions. Si les obligation font beaucoup moins  parler d'elles que les actions c'est que les transactions sur ces titres représentent moins de 5% du volume total des transactions boursières.

Pourquoi ? Parce qu'elles ne sont plus entre les mains des particuliers : elles ne constituent plus que 17% de leur portefeuille financier, contre 33% pour les actions et 50% pour les Sicav et FCP. La majorité des obligations sont en fait achetées hors bourse, à l'émission, par ceux qu'on appelle les investisseurs institutionnels, et qui dans ce cas précis sont majoritairement des assureurs...

L'obligation est une reconnaissance de dette. Elle donne droit à un coupon régulier, qui représente le revenu que peut en attendre le préteur (les intérêts). Le montant de l'obligation est remboursable à une date ou échéance fixée au départ.

Elle peut être achetée directement à l'émission ou en bourse, à tout moment. Son prix, à l'émission comme au remboursement, est connu à l'avance. En revanche, entre les deux, pendant la vie du titre, son cours dépend de multitudes de facteurs qui seront expliqués plus loin.

Son principal avantage, à condition de bien la choisir, c'est la sécurité. Le principal risque, celui de non remboursement, est en effet assez faible dans la mesure où la grande majorité de ces titres sont généralement émis par de grandes entreprises ou des collectivités publiques, la plus respectée étant l'Etat, qui bénéficie, pour l'Allemagne, de la note de solidité maximum : le triple A.

Le marché considère en effet que le risque de faillite d'un Etat est nul... En théorie, du moins, car l'exemple de la Grèce a montré les limite de la solidité d'une signature « souveraine » ! L'obligation est donc un titre nettement plus sur que l'action. Car le porteur d'un titre obligataire détient un droit de créance qui lui permet en cas de défaillance de l'émetteur  de poursuivre par voie de justice le recouvrement de ce qui lui est du. Il est dans ce cas prioritaire sur l'actionnaire et passera avant lui dans le partage du solde de l'actif restant.

Pour attirer les investisseurs, l'émetteur rémunère son prêt d'argent en lui versant des intérêts. Il le fait à un taux différent selon la durée du prêt, la solidité de l'entreprise et l'état du marché au moment de l'émission. Pour calculer ce taux, l'émetteur va d'abord regarder quel est le coût de l'argent sur le marché des capitaux.

Pour attirer les investisseurs, il suffit qu'il propose un taux proche de celui qui est pratiqué pour les emprunts du même genre au moment où il émet son obligation. Ensuite, l'émetteur va moduler ce taux en fonction de sa propre situation, pour tenir compte de son propre risque de non-remboursement.

Ce risque est aujourd'hui mesuré par des agences de notation que ce soit pour les entreprises, les régions ou l'état. Ce calcul va aboutir à fixer les taux d'intérêts un peu plus haut si ce risque d'entreprise est supérieur à la moyenne ou un peu plus bas retrait s'il est inférieur.

C'est ce qui explique que l'Etat français, dont le marché est -encore- convaincu qu'il honorera toujours sa dette, pouvait emprunter, fin 2011, à 2,7%, alors que certaines entreprises privées devaient payer jusqu'à 7%.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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