Obligations, un mode de financement des entreprises et Investissement

L'émission d'obligations par les entreprises

Lorsqu'elles ont une « surface financière » jugée suffisante et crédible, les entreprises peuvent choisir d'obtenir des capitaux en empruntant de l'argent auprès du grand public via l'émission d'obligations, ces titres de créance représentatifs d'une fraction (le « nominal ») du montant total d'un emprunt donné.

Cet emprunt a une certaine durée (3 ans, 5 ans, 10 ans, etc.) qui implique promesse de remboursement pour les investisseurs (en général en une seule fois à l'échéance, mais une conversion en actions ou un remboursement par anticipation peuvent aussi être prévus dès le départ), un certain taux d'intérêt (variable ou fixe, en général et dans la zone euro à versement annuel) étant également promis aux investisseurs comme rendement de leur souscription (le « coupon »).

Le taux de rendement proposé aux investisseurs dépend de ceux qui sont pratiqués au même moment par des obligations du même type récemment émises par d'autres entreprises, mais aussi du taux de rendement des obligations d'Etat (OAT) qu'il faudra toujours légèrement dépasser (de 0,2 à 0,5 point en moyenne) pour rendre les obligations d'une entreprise attrayantes, et enfin des notes attribuées par les agences de notation qui mesurent le risque de défaut de remboursement in fine des investisseurs par l'entreprise.

 

Marché secondaire

Une souscription d'obligations émises par une entreprise est réalisée via un établissement bancaire, ce qui implique toujours le paiement par l'entreprise de commissions de placement. Les obligations ainsi souscrites deviennent immédiatement négociables et elles sont cotées : en France, la capitalisation boursière des obligations représentait en 2009 environ 80 % de celle des actions des entreprises.

Les investisseurs peuvent donc conserver les obligations qu'ils ont souscrites jusqu'à échéance et remboursement, en ne bénéficiant entre temps que du montant des coupons annuels, ou bien les vendre à tout moment.

En France, les particuliers détiennent de moins en moins d'obligations (17 % environ de leur portefeuille financier en 2010, contre 33 % pour les actions et 50 % pour les Sicav et FCP), et ils les conservent trois ans en moyenne. Pourtant, selon la Banque de France, la durée moyenne de détention des obligations est de seulement un mois : le marché des obligations est donc relativement liquide, et les investisseurs institutionnels en sont les principaux acteurs.

 

Le point de vue de l'entreprise et celui de l'investisseur

Pour l'entreprise, l'obligation est une dette, qui ne contribue donc pas à renforcer sa structure financière, mais la contraint, au contraire, à dégager suffisamment de revenus pour rembourser en temps voulu intérêts et principal. Les actionnaires d'une entreprise peuvent cependant préférer ce mode de financement à l'émission de nouvelles actions qui diluerait les droits de propriété attachés aux actions déjà émises qu'ils possèdent.

A l'émission, les moyens de l'entreprise se trouvent accrus sans que les actionnaires aient rien perdu de leurs droits. Le cours d'une obligation cotée dépend de l'évolution de la santé financière de l'entreprise concernée, mais aussi et surtout de l'évolution des taux d'intérêt pratiqués sur le marché.

Les investisseurs qui trouvent des rendements supérieurs ailleurs vendront pour acquérir de nouveaux titres, et les cours des obligations ainsi vendues auront bien sûr tendance à baisser.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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