L'impact des conversions de devises

Les échanges entre les pays ayant des monnaies différentes font varier les parités entre les devises. Quels sont les impacts de ces variations et comment affectent-elles notre vie quotidienne?

Pour cet exercice nous prendrons comme exemple les relations entre l'euro et le dollar, en prenant comme postulat de départ que l'euro monte face au dollar et vaut donc 1,42 dollar.

Si un euro permet de s'acheter 1,42 dollar, cela a plusieurs conséquences. Le touriste qui se rend aux USA peut profiter d'une pouvoir d'achat accru. Cela permettra aux industriels et aux commerçants américains d'augmenter leur chiffre d'affaires et au fisc américain d'encaisser davantage de taxes.

Les conséquences pour les entreprises

Les entreprises profiteront, grosso-modo, des mêmes avantages. Sauf celles qui utilisent des sous-produits, des composants, des matières premières ou des brevets payés en euros. Pour elles, un euro plus fort signifie des coûts plus élevés et donc, des profits amputés. Mais les sociétés dont une part significative du chiffre d'affaires est réalisée en euros, et qui paient leurs employés en dollars (et dont les autres centres de couts - matières premières, brevets sont aussi payés en dollars) verront leurs marges augmenter. C'est le cas, par exemple, d'Apple, dont une grosse partie du chiffre d'affaires est réalisée en Europe, mais qui conçoit ses appareils (brevets) aux USA et les fait fabriquer (main d'oeuvre et composants) en chine...

Coté européen, c'est exactement l'inverse. Les sociétés qui font fabriquer leurs produits hors de la zone mais qui vendent en euros verront leurs profits s'envoler. Et celles qui produisent en euros mais vendent en dollars auront de plus en plus de mal à tenir leur part de marché face à celles qui produisent et vendent en dollar. Airbus, Arianespace, Dassault sont des entreprises très exposées à une baisse du dollar. EADS la maison-mère d'Airbus, estime ainsi qu'une parité de 1,2 à 1,25 dollar pour un euro lui parait équilibrée et reflète bien les termes de l'échange. Des entreprises plus diversifiées, comme par exemple le groupe Bolloré (industrie, transport...) font part aussi de leur sensibilité aux variation du billet vert. Vincent Bolloré, son PDG, estimait ainsi en 2011 que lorsque le dollar baissait de 1% face à l'euro, cela coûtait à son groupe 10 millions d'euros par an.

Voir aussi notre article sur les entreprises et le forex.

L'impact sur les investissements internationaux

En donnant accès à plus de bien pour le même prix (en euros), la baisse du dollar va permettre aux entreprises européennes d'acquérir des entreprises américaines dans de bonnes conditions. Bien sur, en cas de baisse de l'euro par rapport au dollar, comme c'est le cas début 2013, c'est le contraire qui se produit : les entreprises US peuvent acquérir des entreprises européennes à moindre coût. 

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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