Jouer les Matières premières sur le Forex

Le dollar canadien est corrélé au prix du pétrole, le dollar Australien, à celui de l'or, le dollar néo-zélandais à celui du bétail... Dans l'autre sens, le Japon est sensible, surtout depuis l'arrêt de (presque) toutes ses centrales nucléaires, à la hausse du prix du brut... Pour les traders, qui veulent comprendre et surtout anticiper les variations des devises qu'ils jouent, il est important de savoir quand s'embarquer et surtout quand sortir d'une devises qui subit les effets des variations de prix des matières premières...

La première chose à dire, c'est que toutes les corrélations entre devises et matières premières ne sont pas bonnes à jouer. Certaines des variations qu'elles engendrent sont si faibles qu'elles ne compensent pas le coût de la transaction, spreads, commissions et taxes...

Mais cela peut être intéressant dans certains cas. Prenons par exemple le dollar canadien et le Yen. Le premier est influencé positivement par une hausse du prix du pétrole, le second l'est négativement. La paire CAD/JPY parait donc un bon moyen de jouer l'évolution du cours du brut. Mais cette paire étant moins tradée que les grandes paires comme USD/EUR ou USD/GBP, elle va pâtir de spreads supérieurs . C'est pourquoi, il sera sans doute plus intéressant de jouer la paire USD/CAD.

L'exemple Canadien

Voyons par exemple, une évolution comparée d'un ETF indexé sur le cours du pétrole et de la paire USD/CAD. On le voit, la corrélation n'est pas parfaite, mais elle est malgré tout évidente.

Plus marquante encore est la liaison entre Dollar australien et Or (voir graphique ci-dessous). L'Australie, un des principaux producteurs d'or de la planète, voit en effet sa monnaie très liée à l'évolution du prix du métal précieux. Voici, sur un an, l'évolution du prix de la barre d'un kilo d'or et de l'autre la paire AUD/USD. Cela saute aux yeux, les deux sont très fortement liés, même si la devise ne subit qu'à la marge (l'Australie ne peut pas être réduite à sa production d'or) les variation du métal jaune, et que la volatilité intrinsèque des deux n'est pas la même. La monté des cours de l'or a été suivie par un renforcement quasi constant du dollar australien. Sa chute brutale en février dernier, puis son redressement se retrouve, quasiment à l'identique, dans l'évolution du dollar australien.

Corrélation presque parfaite, donc. Mais tout est dans le presque : à certains moments, la divergence est forte. Ce sont, en fonction de leur direction, des points d'entrée ou des points de sortie : tout est dans le "time to market".

Surveiller les correlations

Il existe, auprès de certains courtiers, des plateformes qui permettent de mettre en place des indicateurs de corrélations entre deux éléments. Ils permettront de détecter les anomalies, comme un écart inexpliqué entre les deux. Il faudra alors s'interroger sur les raisons de cet écart. Et le cas échéant, décidé s'il faut en profiter pour se lancer dans un trade ou au contraire s'en abstenir ou même jouer l'inverse pour profiter de l'émergence d'une nouvelle tendance

Pour savoir s'il est temps de se lancer dans un trade, il faut répondre à plusieurs questions. La première consiste à savoir sur la corrélation est ancienne et a des chances de se prolonger dans le futur. La deuxième est de savoir quel actif guide l'autre, puis d'observer l'ampleur des divergences qui peuvent survenir.

Les corrélations entre les devises et certaines matières premières ne sont pas immuables : il faut donc les surveiller, essayer de comprendre leurs divergences et d'en tirer parti. 

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