Le risque est prévisible, vraiment ?

Pour le grand mathématicien français Benoît Mandelbrot, il existe deux sortes de hasard : le « hasard bénin » et le « hasard malin ». Une traduction de l'expression qu'utilisait, en anglais, l'inventeur des fractales, enseignant en économie à Harvard et à Yale : « Mild Randomness » et « Wild Randomness ».

La bourse est imprévisible

Ce scientifique était un des rares hommes de sciences à s'intéresser aux événements inattendus et imprévisibles. En 1974, à partir de l'observation de la nature (et des côtes de la Bretagne), il découvrait que le chaos avait, lui aussi, un ordre : la construction du flocon de neige ou du brocoli obéit à une règle. Mais il démontrait aussi que tout ce qui était chaotique n'obéissait pas aux fractales : la bourse, notamment. Ce n'est pas faute d'avoir essayé : entre 1960 et 2000, il a tenté à plusieurs reprises, et sans succès, de trouver un ordre aux évolutions du prix du coton en Bourse.

Jusqu'en 2008, les mathématiciens proposant des modèles mathématiques prévoyant l'évolution des marchés n'ont pas manqué. Certains fonds avaient ainsi mis les marchés "en bouteille" et se faisaient fort, grâce à des modèles mathématiques sophistiqués de battre les marchés, à la hausse et à la baisse. Le plus célèbre est sans conteste le fonds LTCM. Apparu en 1994, il avait rapidement attiré des milliards de dollars d'investissement, grâce à ses premières performances, et à la présence dans son conseil d'administration de deux très respectés scientifiques, les Prix Nobel d'économie, Robert C. Merton et Myron S. Scholes, père, avec Fisher Black, de la très utilisée formule de Black & Scholes.

Quel est votre « seuil de douleur » ?

Si certains font fortune, affirmait Benoit Mandelbrot, « c'est uniquement parce qu'ils ont eu de la chance ». Et il ajoutait : « Ne comptez pas sur mes conseils pour gagner de l'argent à la Bourse ; mais en attirant votre attention sur le Hasard sauvage qui détermine les prix, je vous éviterai peut-être de faire faillite ». C'est déjà cela : savoir que le risque existe, qu'il est présent à tout moment permet d'en être conscient. Et d'élaborer des stratégies pour diminuer son risque.

Pour cela, il faut connaître son « seuil de douleur ». Il dépend évidemment de votre psychologie, du montant de vos avoirs et de la somme que vous avez précisément investie sur le placement qui suscite ce test du « seuil de douleur ». Le risque doit être apprécié avant de prendre la décision d'investissement, pas après !

Le mieux est de s'en tenir à deux postures. La première, c'est d'établir ses ordres Stop (son seuil de douleur) avant de s'engager et de ne pas changer d'avis une fois investi, car ce changement est souvent dicté par l'émotion (la première émotion étant de constater que le marché ne va pas dans le sens prévu) plus que par la raison. La seconde posture, c'est d'utiliser des mini-lots pour ne pas mettre ses œufs dans le même panier. En engager plusieurs trades à la fois, il est aussi possible de concrétiser rapidement ses premiers gains, ce qui donne un peu plus de liberté pour ajuster les trades encore en cours.

Trend is your friend

Le marché du Forex est un marché de tendance. Il est difficile d'en repérer une mais dès qu'elle se dessine, il faut s'efforcer de l'accompagner aussi loin que possible. Ce n'est pas contradictoire avec le paragraphe précédent, où il était conseillé de prendre ses gains dans une stratégie de « money management ». La différence, c'est que d'un côté on doit faire avec un marché « normal », qui connaît des hauts et des bas mais ne dessine pas de vraie direction. Alors que de l'autre on a affaire à une tendance qu'on a pu identifier. Dans ce cas, autant les ordres stop permettent d'éviter de perdre de l'argent, autant le réflexe de « laisser courir ses gains » permet d'en gagner. 

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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