Avez-vous de l'appétit pour le risque ?

Coluche en 1995 le disait dans son livre "pensées et anecdotes" : "Dieu a dit : il faut partager. Les riches auront la nourriture, les pauvres de l'appétit." Les investisseurs, eux, ne passent pas leur journée devant une assiette mais devant du... risque. A chaque fois qu'il prennent une position, ils font des choix et doivent mettre dans la balance l'espoir d'un profit et le risque de perdre leur mise (ou davantage...). Ils vivent donc avec le risque et ont appris, plus ou moins, à le dompter. Mais dans certaines périodes, leur espoir de profit s'étiole et leur appétit pour le risque diminue.

Appétit ou aversion?

Sur le Forex, on parle beaucoup "d'appétit pour le risque" et de "d'aversion pour le risque". Que signifient ces termes, que recouvrent-ils et en quoi ils affectent les traders Forex?

L'aversion au risque mesure l'attitude des investisseurs face à leurs positions. Si vous avez de l'appétit pour le risque, vous êtes plus enclins à vous lancer dans des trades risqués. Lorsque l'aversion au risque est élevée, les traders chercheront les placements les moins risqués, les "flight to quality" : il cherchent un refuge pour leurs capitaux.

Beaucoup de facteurs peuvent affecter ce sentiment. Mais le principal, c'est la croissance économique. Pas forcément la croissance du moment, mais celle qui est attendue dans les mois suivants. Un bon indicateur de cette aversion au risque est le Vix. L'indice de volatilité monte lorsque le marché est nerveux. Et s'il est nerveux, c'est que les investisseurs anticipent un risque accru (risque systémique, risque budgétaire, risque économique ou géo-politique...).

Dollar, ex-monnaie refuge?

Avant la crise de 2008, le dollar était considéré comme une monnaie refuge. Depuis, avec la montée des risque budgétaire (le "fiscal cliff"), son image s'est singulièrement dégradée. Sa place a été prise en partie par le Franc Suisse, qui a vu son cours par rapport au dollar et à l'euro augmenter fortement, au point d'inquiéter les autorités helvétiques. Le Yen japonais a aussi joué ce rôle dans une certaine mesure. Et bien sur, l'or, qui reste le coffre fort ultime : sur mais ne rapportant absolument rien !

Quelle doit être la bonne réaction lorsque l'appétit pour le risque augmente ? Dans ce cas, il parait normal que les investisseurs quittent les havre de paix comme l'Or, le Francs Suisse, le Yen et le dollar, et s'aventurent sur des monnaies plus réactives, pour ne pas dire plus exotiques. Le jeu consiste alors à faire du "Carry Trade", c'est à dire à emprunter sur la devise qui sera la moins coûteuse en terme de taux d'intérêt pour replacer les fonds sur une devise ou un actif qui rapportera davantage. Cela signifie qu'il faudra convertir son dollar ou son Yen dans une devise plus risquée, comme le Real brésilien, par exemple. L'idée est bien sur d'avoir un différentiel suffisant pour que le mouvement en vaille le coup.

C'est surtout intéressant lorsqu'un incident survient -qu'il soit géopolitique, comme le printemps arabe ou économique, comme lorsque la Chine resserre ses taux d'intérêt pour calmer son économie- et que les investisseurs, pris de peur, débouclent leurs positions de "Carry Trade". Car cela les force à vendre les devises ou les actifs qu'ils avaient, pour racheter rapidement la devise dans laquelle ils avaient emprunté. Cela a été le cas, en 2008, lorsque les adeptes du Carry Trade ont du déboucler rapidement leurs positions en Yens pour racheter du dollar.

Dans ce cas, la vlatilité du marché s'enbrase et le trader à l'affut d'un mouvement massif de capitaux peut prendre position dans le bon sens sur des paires sensibles comme USD/JPY, USD/AUD, NZD/CHF, CAD/CHF, pour capter les effets d'un changement de sentiment causé par différentes menaces : USD/JPY quand il s'agit d'une menace sur la croissance globale, USD/AUD sur les matières premières, CAD/EUR sur le pétrole, etc...

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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