Super Livrets et comparaison des livrets d'épargne

Des comptes d'épargne proposés librement par les banques

Initialement, le surnom « super livrets » a été donné par des journalistes financiers aux livrets d'épargne proposés par des banques en ligne lorsque les taux de rémunération de ces livrets étaient très supérieurs aux taux proposés par les grandes banques à réseaux ainsi qu'aux taux des livrets réglementés (Livret A, Livret de Développement Durable, Livret Jeune, Livret d'Epargne Populaire, Compte Epargne Logement, Plan Epargne Logement).

Par extension, la terminologie « super livrets » en est venue à désigner tous les livrets d'épargne non réglementés, c'est-à-dire ceux qui sont proposés librement par les établissements bancaires de toutes sortes.

Les livrets d'épargne non réglementés ont été historiquement développés par les grands réseaux bancaires en réaction à l'oligopole de distribution (par la Banque Postale, les Caisses d'Epargne et le Crédit Mutuel) qui était celui du Livret A jusqu'à la fin de l'année 2008.

Critères de comparaison : l'état du marché, la fiscalité

Les livrets réglementés proposent des taux de rémunération nets, dans la mesure où ils échappent réglementairement aussi bien à l'impôt sur le revenu qu'aux cotisations sociales (CSG et CRDS).

Pour leur part, les livrets non réglementés affichent toujours des taux bruts, dont il faut déduire les différentes formes d'imposition pour pouvoir effectuer des comparaisons de rendement (entre livrets réglementés aussi bien qu'entre livrets réglementés et Livret A). Lorsque le taux du Livret A se révèle compétitif, c'est que les conditions de marché (qui déterminent ce que les banques peuvent offrir par rebond à leurs clients) se sont dégradées.

Les plafonds de versement plus élevés (et parfois illimités) des super livrets et la plus grande disponibilité éventuelle des fonds seront alors mis en avant pour faire valoir l'intérêt de telles formules d'épargne (dont les « comptes à terme » placés sur les marchés financiers et dont les taux varient principalement selon l'EURIBOR constituent une variante).

La déduction de l'impôt à réaliser sur taux bruts doit tenir compte du paramètre de « l'imposabilité » de l'épargnant. Pour un épargnant non imposable (dont les revenus n'atteignent pas un certain seuil), seules les cotisations CSG et CRDS (13,5 %) seront à acquitter sur les intérêts générés par un super livret.

Pour les personnes imposables, soit les intérêts gagnés viendront s'ajouter aux revenus, et le taux d'imposition dépendra du montant total de ces revenus (+ CSG et CRDS), soit le choix du « prélèvement libératoire » aura été fait, ce qui signifie qu'aux taux bruts de rémunération devront être enlevés 24 % (depuis le 1er janvier 2012) + 13,5 % de CSG et CRDS, soient 37,5 %.

Des tableaux de comparaison mentionneront aussi bien les taux nets « si l'épargnant n'est pas imposable » que les taux nets « si l'épargnant est imposable », les premiers étant bien sûr supérieurs aux seconds.

A titre d'exemple, au 1er trimestre 2012, l'établissement ING Direct pouvait servir un taux net de 1,51 % pour un épargnant non imposable et de 1,09 % pour un épargnant imposable, avec un plafond de dépôt de 3 MEUR. Des conditions à mettre en regard des 2,25 % de rémunération nette du Livret A (mais avec un plafond de dépôt à 15300 euros).

Il est enfin à noter que les taux de rémunération habituels proposés par les établissements bancaires font périodiquement l'objet de « promotions », c'est-à-dire de taux d'appel à des conditions beaucoup plus intéressantes : « 3,30 % (bruts) les 12 premiers mois de versement pour toute souscription avant le... », « 3,50 % (bruts) sur les 100000 premiers euros de versement », etc.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader