Pour avoir des revenus, mieux vaut les obligations et investissement

Depuis les années 80, la bourse a rapporté entre 2,5 et 3% net en dividendes annuels. C'est plutôt intéressant, compte tenu du potentiel de plus value sur le capital, comparé à l'immobilier (environ 4,5%), aux obligations (environ 3%) et aux livrets d'épargne (2,2%). Mais la bourse ne protège pas le capital.

Rien ne garantit donc que vous puissiez récupérer votre mise à votre convenance dans de bonnes conditions.

Or, que l'on soit retraité ou actif, salarié ou indépendant, le besoin de revenus complémentaires nous pousse à épargner et à rechercher des placements qui apportent à la fois du rendement et de la sécurité. Problème : ce sont deux souhaits incompatibles. Lorsqu'un agent économique émet une action ou une obligation, il va chercher à maximiser son avantage. Si ce qu'il propose est garanti, le nombre de ceux qui sont prêts à lui apporter leur concours, par le biais d'un achat de parts (actions) ou d'un prêt (obligation) sera plus grand. L'émetteur pourra alors se permettre de proposer un rendement inférieur pour ce placement, puisqu'il sera demandé par beaucoup d'investisseurs.

Un coupon réduit

Tous les produits dont le capital est garanti rapportent donc moins que ceux dont le capital ne l'est pas. Les obligations, qui sont des titres de créances de l'investisseur sur l'entreprise qui les émet, garantissent le remboursement du capital, à moins bien sur d'une disparition de l'entreprise d'ici l'échéance... Pour celui qui cherche un revenu, l'obligation est donc le placement le plus indiqué. En effet, elle procure un revenu régulier, sous la forme d'un coupon, détaché chaque année et connu à l'avance (dans le cas d'une obligation à taux fixe).

Hélas, actuellement, la plupart des investisseurs craignent pour leur portefeuille. Ils évitent le marché actions et se réfugient sur le marché des obligations, et notamment sur les titres considérés comme les plus surs : les obligations des grands états, dont la note n'a pas encore été (trop) dégradée. En 1995, un investisseur pouvait espérer du 7,5% de rendement en achetant des obligations d'état françaises, mais aujourd'hui, le rendement des nouvelles émissions d'obligations d'état était tombé à moins de 2,8%. Et même à moins de 1,8% pour les Bund de l'état allemand !

Et encore, s'agit-il d'un rendement brut. Ces 2,8% de l'OAT (Obligations assimilable du trésor, titre le plus liquide de la dette française) sont grignotés par la fiscalité (24% d'impôt + 13,5%, puis 15,5% de prélèvements sociaux). Si on prend en compte l'inflation (environ 2 points), c'est encore pire : la performance réelle, autrement dit le pouvoir d'achat réel utilisable par le malheureux investisseur est réduite à rien ! Il existe aussi des fonds d'investissement (Sicav ou FCP) obligataires dont le but affiché est de distribuer des revenus. Mais là aussi, la baisse des taux a rendu ces produits peu ou très peu performants.

L'intérêt du « Corporate »

C'est pourquoi, il ne faut pas acheter des obligations d'état ou des sicav investies en obligations d'état. Mieux vaut, aujourd'hui, souscrire des obligations émises par des sociétés privées, qu'on appelle aussi, en anglais, des « Corporates ». Certaines ont d'ailleurs de bien meilleures notations financières que certains grands états européens !

En juillet 2009, EDF avait émis plus de 3 milliards d'euros d'obligations à destination des particuliers. 270 000 avaient souscrit ces titres dont le rendement était de 4,5% par an sur cinq ans. Début 2012, le Crédit Foncier récidivait, avec un titre rapportant cette fois-ci 4,25 % par an pendant six ans. Chaque semaine, des établissements financiers (le Crédit Mutuel, les banques populaires, les Caisses d'épargne et du Crédit agricole sont de gros émetteurs) et des entreprises privées (Schneider, Legrand...) émettent aussi des obligations. Il suffit de s'adresser à son banquier pour être prévenu à l'avance d'une prochaine émission.

En dehors des banques, les entreprises privées qui émettent, et notamment les entreprises industrielles, offrent parfois de très beaux coupons. Il y a deux ans, le cimentier Lafarge lançait une émission, remboursable en 2018, et rapportant 6,625 %. Son rendement actuel, si elle est achetée aujourd'hui est de 6,64%, ce qui en fait un placement très intéressant. D'autant que Lafarge est une entreprise solide.

Le saviez-vous ?

Super-livrets : une fausse bonne idée !

Les Super-Livrets attirent les épargnants grâce à des taux mirifiques (pour des placements liquides et garantis) de 5 à 6%. Mais hélas pour seulement quelques mois. En réalité, ces produits ne rapportent qu'entre 1,3% et 2% après impôt. Pour obtenir 1000 euros par mois à 1,5%, il faut placer 800 000 euros. Ils ne doivent servir que de placement d'appoint pour quelques semaines, voire quelques mois. Mais jamais plus !

 

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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