Capitalisation boursière : le B-A-BA de l'investisseur

La capitalisation boursière d'une société est un des indicateurs les plus anciens et les plus basiques. Elle se calcule en multipliant le nombre d'actions d'une société cotée par son cours de bourse. Comme l'un et l'autre évoluent, ce nombre n'est pas constant. Il est donc intéressant à suivre.

Le principal facteur de variation de la capitalisation est le cours de la valeur. C'est en effet la donnée la plus volatile, contrairement au nombre d'actions qui, lui, est relativement stable. Hors période d'augmentation de capital, bien entendu...

Pour les actionnaires, c'est un indicateur qui n'a pas de signification particulière : c'est une donnée. Il commence à devenir intéressant lorsqu'il est étudié de façon dynamique, dans le temps, ou qu'il est comparé à celle d'autres valeurs du même secteur. Mais sa vraie utilité n'apparait qu'à partir du moment où il est rapproché du montant des fonds propres.

Un ratio pertinent

Pourquoi les fonds propres ? Car ceux-ci donnent, comme la capitalisation boursière, une valeur à l'entreprise. Elle n'est certes pas de même nature. La capitalisation boursière donne une valeur de marché à la société. Tandis que les fonds propres lui donnent une valeur comptable.

La première est généralement supérieure à la seconde, car la bourse regarde les perspectives : le cours d'une action, dit la théorie économique, est l'actualisation des bénéficies futurs. Il apparait donc normal, et même légitime, que la capitalisation boursière présente une prime par rapport à la valeur exprimée sous la forme des fonds propres, qui ne sont qu'une photographie statique (et donc imparfaite) de la situation d'une entreprise. Ce ratio est aussi appelé par les anglo-saxons ratio « price to book ».

La comparaison des deux est toujours très instructive. Et lorsque la valeur boursière passe sous celle des fonds propres, c'est l'indication d'une anomalie de valorisation. Ce qui est, peut-être, le signe d'une situation financière délicate, mais peut aussi indiquer une opportunité d'investissement à ne pas laisser passer.

Un reflet de la crise

Ce précieux indicateur peut aussi être utilisé au niveau macro-économique. Prenons l'exemple de la place boursière parisienne entre 2010 et 2012.

En 2010, par exemple, les résultats des entreprises du CAC40 ont progressé de 74% en un an, à 82 milliards d'euros et leurs fonds propres ont augmenté de 11% à 810 milliards d'euros. Pourtant, la capitalisation du CAC40 est restée parfaitement stable, autour de 1000 milliards d'euros.

Du coup, cela a ramené le ratio Capitalisation/fonds propres à 1,6, c'est-à-dire que la valeur boursière du CAC est 60% supérieure à celle des fonds propres des entreprises qui le composent. Bien loin des ratios de 3 et plus qu'elle a connu dans les phases d'euphorie...

En 2011, même constat : plus de 15 valeurs sur 40 ont affiché une capitalisation boursière inférieure aux fonds propres. Cela a été le cas du leader mondial du traitement de l'eau, Veolia, dont la valeur boursière est retombée pendant l'été 2010, pour la première fois depuis 2003, sous celle de ses fonds propres.

Mais là, le marché globalement morose, qui pousse les investisseurs à fuir toutes les valeurs boursières, n'est pas le seul en cause. La valeur était considérée comme particulièrement fragile, après des avertissements sur ses résultats et à cause un endettement considéré comme trop important.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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