Le ROCE, Return On Invested Capital : un ratio en or

Dans son rapport annuel, le groupe Accor le dit haut et fort, le ROCE (Retour sur capitaux employés, en anglais ROIC, return on invested capital) est « l'instrument utilisé par le Groupe dans sa gestion interne pour mesurer la performance des différents métiers qu'il contrôle.

C'est aussi un indicateur de la rentabilité des actifs non consolidés ou mis en équivalence. » On ne peut pas faire plus clair. Le ROCE d'Accor s'améliore depuis plusieurs années et a passé le cap de 11% au cours de l'année 2010.

Comme Accor de nombreux groupes cotés utilisent ce ratio pour mesurer leur performance. Beaucoup le donnent dans leurs documents officiels (annonce de résultats intermédiaires, rapports annuels...)

Son calcul nécessite un peu de temps. A la base, il s'agit de l'EBE (Excédent brut d'exploitation) divisé par le montant moyen des capitaux engagés pendant l'exercice. Mais cette notion de capitaux engagés n'est pas facile à calculer car c'est la somme de plusieurs postes : immobilisations corporelles et incorporelles, Goodwill, Stocks, ajusté du solde entre dettes fournisseurs et créances clients.

Ce ratio est parfois aussi calculé « après impôt ». Dans ce cas, on prend l'EBE, on lui soustrait la formule suivante (EBE - amortissements et provisions) x taux d'impôt, et on divise le tout par les capitaux engagés. Mais cette mesure, bien qu'utilisée par certaines entreprises, semble moins pertinente, à cause du poids et de l'incidence très variable de l'impôt.

L'intérêt du ROCE pour l'actionnaire

L'intérêt pour l'actionnaire de ce ROCE, c'est qu'il permet d'étalonner une société par rapport à une autre exerçant dans le même secteur, ou de vérifier que les projets qu'elle lance contribuent bien à améliorer sa rentabilité.

Mais attention, la pertinence de cette analyse va dépendre aussi de facteurs extérieurs. Le ROCE sert, rappelons-le, à mesurer la rentabilité des capitaux « employés ».

Il parait donc dans ce cas légitime de le comparer au taux qu'aurait obtenu l'entreprise si elle avait « employé » ses capitaux autrement, par exemple en réalisant un investissement financier de même durée et de même montant.

Imaginons par exemple qu'elle puisse placer ses capitaux à 8%. Quels serait, dans ce cas, l'intérêt d'un projet qui ne lui rapporterait pas plus ?

A une époque où le rendement qu'on pourrait obtenir d'un placement financier serait de seulement 4%, un ROCE de 8% serait en revanche une excellente affaire pour l'entreprise, et au final pour l'actionnaire.

C'est donc un ratio dynamique, qu'il faut observer par référence aux taux d'intérêt du marché. Plus ils sont hauts, plus le ROCE de l'entreprise doit être élevé

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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