Octobre 1929 : « le » premier Krach mondial

Octobre 1929. Le 24 octobre, un jeudi pour être exact, débute LE premier grand krach boursier globalisé. C'est un jeudi qui restera dans la mémoire collective sous le nom de « Jeudi noir ». En une journée, sur une rumeur, plus de 12 millions de titres vont s'échanger. C'est le point de départ d'un enchaînement qui entraînera les économies mondiales dans la récession et aboutira à la montée des extrémismes, notamment en Allemagne, et à la guerre mondiale.

           

Tout avait bien pourtant bien commencé pour les Etats-Unis en ce début de  XXème siècle. Au sortir de la première guerre mondiale, l'Amérique était bel et bien devenue la première économie mondiale. Dans les années 1920 l'économie du pays est florissante. Entre 1921 et 1929, la production industrielle augmente de 50 %.

Coté boursier, le phénomène est le même : New York creuse vraiment l'écart sur ses concurrents Paris et Londres. En ce lendemain de première guerre mondiale, l'indice Dow Jones se sent pousser des ailes. Entre 1921 et 1929, la hausse annuelle des cours est de 18%. Juste avant la crise l'euphorie est à son comble : le marché gagne +27% en 1927, +31% en 1928 et encore +18% pendant les neuf premiers mois de 1929.

Tout le pays boursicote. Les plus audacieux se précipitent sur un mécanisme qui leur permet d'acheter les titres bien en dessous de leur valeur. Son principe est simple : vous ne payez qu'une partie des titres que vous achetez. Au moment de la revente, vous empochez les plus-values, déductions faites du coût du prêt de l'argent que vous n'avez pas eu à investir. La manoeuvre  est particulièrement rentable lorsque les titres montent jour après jour et lorsque chaque achat suivi d'une revente (cela s'appelle un "aller-retour" en bourse) apporte son lot de plus-values.

Si des voix s'élèvent pour mettre en garde contre une telle effervescence, elles sont peu nombreuses et pas du tout écoutées. Un peuple entier est saisi par la fièvre spéculative. Ce ne sont en effet plus les dividendes qui attirent les investisseurs, mais la possibilité de revendre avec une importante plus-value. Le succès de la bourse est tel qu'elle aspire tous les capitaux! La crise de 1929 va prendre tout le monde par surprise. Quelques temps avant le krach, personne ne doute de la poursuite, à l'infini, de cette période de prospérité. Quelques jours avant le krach, les premières ventes massives ont lieu. Ce sont des prises de bénéfices, mais elles commencent à entraîner les cours à la baisse.

 

Le jeudi 24 octobre c'est sur une rumeur que le marché va basculer. Celle du "départ" des gros investisseurs, qui auraient vendu leurs titres. La rumeur est fausse. La panique sera vraie. En quelques minutes les cours décrochent de un, puis deux, puis cinq, puis dix pour cent... Au soir du 24, plus de douze millions de titres auront changé de mains, trois fois plus que d'ordinaire, malgré l'intervention concertée des douze principales banques américaines, qui n'ont pas cessé d'acheter pour tenter d'enrayer la chute.

Mais le processus est enclenché. Le Dow Jones, ce fameux baromètre de la bourse américaine termine sa journée de jeudi 24 octobre, complètement groggy, avec une baisse de 13%. Les nombreux investisseurs qui ont emprunté pour spéculer sont contraints de liquider leurs positions. La spirale infernale est en marche. Le lundi 28, le « lundi noir », 9,25 millions de titres sont échangés. Le lendemain, mardi noir est pire : la bourse chute de 12% et les transactions franchissent un nouveau record : plus de 16 millions de titres sont  échangés!

 

Au total sur les trois derniers mois de l'année, le marché américain perdra 32%. Mais ce n'est que le début : le monde est mûr pour l'acte deux, une descente aux enfers qui va durer trois ans. En 1932, les actions touchent enfin le fonds : elles ont perdu 84% de leur valeur d'avant octobre 1929 !

 

La chute de la bourse entraîne toute l'économie derrière elle. Les banques coupent le crédit, les consommateurs inquiets pour leur avenir n'achètent plus, les entreprises réduisent leur production. Les usines automobiles passent en quelques mois d'un rythme de 600 000 à 100 000 véhicules/mois... les employeurs débauchent et les chômeurs se multiplient : au début des années trente, ils sont 12 millions aux Etats-Unis, huit fois plus qu'en 1926... L'économie est en panne. Les Etats-Unis mettront plusieurs années à se redresser pendant que l'Europe s'enfonce également dans la récession...

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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