Bernard Madoff, la plus grande fraude financière de l'histoire

Un parcours à la Ponzi

Fils d'un plombier devenu par la suite agent de change, Bernard Madoff est né à New York dans le quartier du Queens en 1938. Entrepreneur autodidacte, il fonde en 1960 à 22 ans sa propre société d'investissement.

Plus tard la « Bernard L Madoff Investment Securities LLC » devint l'une des principales sociétés d'investissement de Wall Street et plus particulièrement du marché de valeurs technologiques NASDAQ (National Association of Security Dealers Automated Quotations), Madoff lui-même ayant été le président de la NASD entre 1990 et 1993.

Derrière une société de courtage, Bernard Madoff gérait dans le plus grand secret une société de gestion de portefeuilles selon les méthodes des « hedge funds », garantissant à un petit nombre de clients (au départ) des rendements annuels oscillant entre 10 % et 17 %.

Ces clients furent bientôt également des établissements financiers américains et européens, qui placèrent du « Madoff » pour le compte de leurs propres clients, des milliers voire des centaines de milliers de personnes.

Or pas un seul cent ne fut jamais placé par Madoff dans cette activité à la fois secrète et très officielle, pour la bonne raison qu'une « pyramide de Ponzi » (du nom de l'escroc des années 1920 Charles Ponzi) expliquait seule la garantie de si improbables rendements : les intérêts des investisseurs étaient payés avec les apports de capital des nouveaux entrants, et cela à l'infini... ou presque.

La plus grande fraude financière de l'histoire

Lorsque les marchés d'actions de toutes les grandes places financières du monde commencèrent à reculer en 2007 (crise des subprimes), puis baissèrent franchement tout au long de l'année 2008 avant qu'un véritable effondrement n'ait lieu à l'automne 2008, Madoff dut rendre des comptes aux investisseurs désireux de récupérer leur capital investi.

En décembre 2008 il avouait la supercherie à sa famille et bientôt à la haute autorité de la SEC (Securities and Exchange Commission) ainsi qu'à la non moins haute autorité du FBI : 50 milliards de dollars se révélaient introuvables, représentant la perte de très loin la plus élevée de tous les temps causée par la fraude ou même l'erreur d'appréciation d'un opérateur de marché ou d'un établissement financier.

En mars 2009 devant le « grand jury » de l'Etat de New York, Bernard Madoff plaida coupable de fraude, parjure, blanchiment d'argent et vol. Emprisonné, il fut condamné le 29 juin 2009, à l'âge de 71 ans, à la peine maximale prévue par la loi : 150 ans de prison. Il ne fit pas appel de cette condamnation.

Suites de l'affaire Madoff

Certaines suites de l'affaire Madoff peuvent être qualifiées de « privées » et même d' « intimes » : ainsi le suicide d'un homme d'affaires français installé à New York, et celui du fils de Bernard Madoff lui-même, à la fin de l'année 2010. En ce qui concerne les suites purement financières, en dehors des personnalités du « gotha » escroquées par Bernard Madoff, de célèbres institutions financières placèrent des fonds dans le pseudo-hedge fund.

Au niveau européen, Fortis, Banco Santander et HSBC y perdirent plus d'1 milliard de dollars. Natixis, AXA ou encore BNP Paribas limitèrent les dégâts, mais il y en eut.

L'administrateur judiciaire chargé de liquider la société de Bernard Madoff a pour sa part déposé plus de 1000 plaintes civiles visant à récupérer un montant avoisinant les 50 milliards de dollars : à cette échelle, il y eut indéniablement des complices et autres bénéficiaires du « système Madoff ».

Plus de 15 milliards de dollars auraient en tout cas déjà été remboursés par les banques aux quelques 720000 investisseurs privés concernés en dehors des Etats-Unis.

Plus d'information sur le même thème

Photo of Arnaud Jeulin

Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

Vous pouvez le joindre via les réseaux sociaux suivants ou par email :

.
  Se connecter