Investir en bourse avec 100 euros

Investir en bourse avec 100 euros ? Cela ressemble à une boutade. Pas du tout. Il est possible de commencer à épargner sur les marchés financiers avec une très petite somme. Bien sur, avec cela, n'imaginez pas que vous allez pouvoir brasser des millions de dollars, comme  Gordon Gekko, dans le film « Wall Street : l'argent ne dort jamais », sorti en 2010 !

N'espérez pas non plus pouvoir vous retirer tout de suite et vivre de vos rentes dans quelques mois. Un simple calcul vous en convaincra : pour obtenir 500 euros par mois avec un capital placé à 3%, il faut mobiliser 200 000 euros. Pour 5000 euros mensuels, évidemment, il faut mettre sur la table beaucoup plus : 2 millions d'euros. Ce n'est donc pas à la portée de toutes les bourses.

Reste qu'avec 100 euros, à condition de les investir chaque mois avec constance, il est possible de se constituer une jolie petite pelote, sans trop se priver. Bien entendu, la manoeuvre sera deux fois plus concluante si vous pouvez mettre deux fois plus. Mais c'est une autre histoire...

Vous disposez de 100 euros

C'est vrai, 100 euros, ce n'est pas grand-chose : un bon restaurant à deux ou trois, quelques séances de cinéma en couple... Mais les plaçant chaque semaine (ou à défaut chaque mois), il est possible de se bâtir un portefeuille respectable en quelques années. Comment faire ? Deux solutions s'offrent à vous : acheter ce qu'on appelle des « titres vifs » (autres dit des actions ou des obligations) ou passer par les produits collectifs (type Sicav ou FCP).

La première solution est la plus valorisante, mais c'est aussi la plus difficile. Vous devez en effet doser avec soin vos investissements, en accord avec vos objectifs. Certains titres, tous ceux dont le titre vaut plus de 100 euros, vous seront interdits. Impossible, notamment, d'investir, même avec la meilleure volonté du monde, dans l'action Grand Marnier. Le titre du producteur de liqueurs est en effet le plus « cher » de la cote, puisqu'il vaut plus de 4400 euros en avril 2012 !

Impossible, aussi, d'investir sur un seul titre (Alcatel ou EADS, par exemple), car cela revient à s'exposer inconsidérément aux variations d'un seul secteur. Plus vous aurez de lignes, plus votre risque de variation de cours sera dilué : plus votre volatilité diminuera.

Les professionnels considèrent qu'il faut en moyenne une quinzaine de lignes pour éviter de s'exposer trop fortement à la volatilité de chaque action qui composent un portefeuille. Cela parait néanmoins difficile avec 100 euros par mois...

Un abonnement d'épargne

La seconde solution, c'est de passer par les OPCVM (organismes de placements collectifs en valeurs mobilières), autrement dit, par les Sicav et FCP. Le problème, c'est qu'un très petit nombre d'entre eux seulement ont des valeurs d'achat inférieures à 100 euros.

Heureusement, les établissements qui les gèrent ont imaginé les « abonnements d'épargne », aussi appelés « programmes d'investissements programmés ». Ils sont souvent gratuits (ou très peu facturés) et permettent d'accéder aux meilleurs produits du marchés, à partir d'un versement modique et mensuel ou trimestriel.

Cette formule présente un triple intérêt. Tout d'abord, se constituer un capital et le faire fructifier. En plaçant 100 euros par mois à 2%, sur un livret d'épargne, un épargnant pourra obtenir en vingt ans un peu moins de 20 000 euros. Mais s'il les investit au taux de 7%, qui correspond à la rentabilité historique des actions (et à un rendement tout à fait possible, compte tenu du niveau auquel se trouvent les marchés aujourd'hui), il sera au bout de 20 ans à la tête d'un capital supérieur à 52 000 euros.

Mais surtout, ces formules permettent d'effacer les creux de marché. En effet, un épargnant achetant 300 euros de sicav par mois achètera 3 Sicav à 100 euros en début de période. Si les marchés baissent, il pourra acheter 4,5 Sicav à 66 euros. Si le cours remonte à 100 euros, il en achètera ensuite trois autres. Il aura donc acheté 10,5 parts de Sicav, pour un prix moyen de 85 euros, qui vaudront alors 1050 euros, soit un gain de 17,6%. Alors qu'autrement, il n'en aurait eu que 9, valant 900 euros. Compte tenu de leur coût de revient (798 euros), il n'aurait gagné que 12,8%.

Quant à celui qui aurait acheté les neuf sicav (ou 10,5, d'ailleurs) d'un coup, il n'aurait carrément fait aucun bénéfice ! Autrement dit, cette formule protège l'investisseur des à coups et lui permet de réaliser une meilleure affaire en lui faisant acheter davantage de titres quand il valent moins cher, et un peu moins quand les cours sont élevés.

En combinant cette formule avec le choix de fonds performants, c'est le plus sur moyen de faire jeu égal avec Gordon Gekko... à condition d'être patient !

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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