La Bourse, un placement à éviter ?

Les Français sont de plus en plus méfiants à l'égard de la Bourse.

Fin 2011, une enquête de la Sofres montrait que seulement 11% d'entre eux déclarent posséder des actions en direct, et 7% à travers des fonds. Jamais, depuis qu'ils sont interrogés sur ce sujet, ils n'avaient été si peu nombreux.

La France ne compterait donc plus que 4,2 millions d'actionnaires. C'est 2,2 millions de moins qu'en 2008 et presque deux fois moins qu'en 1990, après la grande vague des privatisations ! Pire : notre pays compterait autant d'actionnaires qu'à l'aube du 20ème siècle, lorsque le pays n'avait que... 40 millions d'habitants.

En 2011, les épargnants ont retiré plus de 82 milliards d'euros de leurs placements actions. Il faut dire que le bilan des actions françaises est très moyen : -14% en 2011, et même -25% pour les valeurs bancaires, très présentes dans le CAC40.

Cela explique sans doute pourquoi les épargnants ont été si nombreux à alimenter leurs livrets d'épargne, au capital garanti. Ces livrets n'ont jamais été aussi pleins, et cumule à plus de 350 milliards d'euros, dont 220 milliards pour le seul Livret A.

C'est donc bien le risque qui fait peur aux épargnants.

La seule création de richesse

Si le risque leur fait peur, c'est aussi sans doute qu'il n'est pas récompensé. Leur désaffection s'explique aisément : ils sont las des piteuses performances boursières des dernières années.

« Depuis 2001, il y a eu une série de krachs, la crise des "subprimes" en 2008, et une autre deux ans plus tard » explique Olivier Ottaviani, auteur de « Comment la Bourse a piégé 11 millions de Français ». Et il ajoute : « Dans les années 90, les petits épargnants gagnaient de l'argent.

Aujourd'hui, la majorité des petits porteurs qui ont investi depuis le début des années 2000 ont perdu de l'argent. Ceux qui ont conservé un peu naïvement leurs valeurs en se disant "tant qu'on n'a pas vendu, on n'a pas perdu", devront encore attendre plusieurs années pour revoir leur patrimoine de départ. Et ce n'est même pas sûr. 

« A quoi bon aller en Bourse ? » doivent se dire ses lecteurs et sans doute aussi certains investisseurs. Ils ont tort. La bourse reste le meilleur vecteur de création de valeur, car elle reflète la croissance de la seule force économique capable de créer des richesses : les entreprises.

Depuis 2006, le cashflow des entreprises du CAC 40 a progressé de 22%, leurs marges opérationnelles ont augmenté de 13% et leurs résultats nets de 10%. Mais ces faits ont été occultés par la mauvaise performance boursière de l'indice CAC 40, qui a perdu 30% depuis 2006.

Cette impression a été aggravée par le mode de calcul du CAC40, qui se fait sans tenir compte du dividende. Or, si l'on inclut le dividende, la contre-performance du CAC est divisée par deux. Cela reste une perte, mais il faut aussi tenir compte de l'environnement : 2006-2012, c'est précisément la pire période pour les actions, une succession de trois crises boursières d'une ampleur inconnue depuis la dernière guerre...

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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