Risques des obligations, obligation bourse et Investissement

Mesure du risque de défaillance des obligations

Pour les investisseurs, la souscription d'obligations émises par les entreprises (qui sont en général des entreprises d'assez grande taille) présente a priori peu de risques : les intérêts dont le mode de calcul a été fixé au départ sont perçus régulièrement (annuellement dans la zone euro, trimestriellement le plus souvent aux Etats-Unis), et si les obligations ont été conservées jusqu'à leur échéance, le capital investi est intégralement retrouvé à hauteur du nominal prévu.

Les défaillances des entreprises qui empruntent par émission d'obligations sont assez rares, mais ce risque de défaillance (c'est-à-dire de non remboursement des investisseurs à échéance) existe quand même et constitue justement le critère d'évaluation des obligations qu'appliquent les agences de notation spécialisées.

L'existence d'un tel risque, comparé au risque inférieur couru par les investisseurs s'ils souscrivent des obligations d'Etat (OAT) explique d'ailleurs que les rendements des coupons proposés sur obligations soient toujours légèrement supérieurs à ceux des OAT.

 

Les variations de cours des obligations

Une entreprise émettrice d'obligations doit proposer de rémunérer l'argent que les investisseurs acceptent de lui prêter. Ce rendement sera différent selon la durée du prêt, la solidité de l'entreprise et l'état du marché (taux de rendement proposé par les obligations d'Etat + 0,2 à 0,5 point) au moment de l'émission. Après souscription complète des obligations émises par une entreprise, le taux d'intérêt pratiqué sur le marché des capitaux évolue en fonction de la situation économique et des anticipations d'inflation en particulier. En cas de récession par exemple, les taux d'intérêt pratiqués sur le marché augmentent et les nouvelles obligations émises consentiront des rendements plus élevés.

Les détenteurs d'obligations cotées auront ainsi tendance à les revendre pour en acheter de nouvelles qui leur permettront d'obtenir de meilleurs rendements : les cours des obligations déjà émises et cotées baisseront. Si dans un autre cas de figure, une entreprise connaît des difficultés financières telles que les investisseurs ayant souscrit aux obligations qu'elle a émises redoutent une défaillance, ces obligations seront vendues en masse et leur cours chutera. L'entreprise concernée pourrait alors être amenée à émettre de nouvelles obligations visant à trouver un nouveau financement, mais avec un taux de rendement proposé nettement supérieur à celui des précédentes obligations.

Le cours de ces précédentes obligations baissera inévitablement jusqu'à ce que le coupon qu'elles garantissent soit équivalent au taux des nouvelles obligations émises. Le « taux actuariel » sert à mesurer le rendement réel des obligations à taux fixe et à les comparer entre elles, et c'est ce taux actuariel qui sert de référence aux investisseurs intervenant sur le marché des obligations.

Il tient compte des droits déjà acquis au coupon (qui augmentent à mesure que l'on se rapproche de sa date de versement), ainsi que de la date et du montant du remboursement du nominal (le principal) des obligations, mais encore des éventuelles primes d'émission ou de remboursement prévues par les entreprises.

 

Nouvelles considérations sur le risque des obligations

Du point de vue du risque cependant, un investisseur peu ou pas actif sur le marché des obligations, en d'autres termes un investisseur qui ne se ferait qu'acheteur d'obligations, ne court aucun autre risque que celui d'une défaillance in fine : à échéance de l'emprunt qu'il a souscrit, le capital investi lui est théoriquement remboursé intégralement.

En contexte inflationniste cependant, le taux de rendement des obligations peut se révéler inférieur à la hausse annuelle des prix, le capital remboursé à la fin d'une période marquée par l'inflation ayant d'autre part fortement perdu de sa valeur. Il est enfin à noter qu'en cas de liquidation de l'actif d'un émetteur, le porteur d'obligations est légalement prioritaire sur les actionnaires... mais pas sur le Trésor public, bien sûr.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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