Comment sont calculés les taux de change internationaux ?

Les taux de change internationaux permettent de savoir combien d'unités d'une monnaie peuvent être échangées contre une autre monnaie. Les taux de change peuvent être flottants, auquel cas ils varient en fonction d'une quantité très importantes de facteurs. Ils peuvent être fixes, ou liés à une autre monnaie. Dans ce cas, ils évoluent en fonction de la devise à laquelle ils sont liés.

L'utilisation des taux de changes ne sert pas qu'à prévoir ses prochaines vacances : elle est nécessaire aux investisseurs qui veulent analyser les biens qu'ils veulent acheter et qui sont exprimés en deviser étrangère. Cela peut éviter bien des surprises. Exemple, en janvier 2013, un investisseur souhaite acheter des actions japonaises. Il investit donc dans le Topix ou le Nikkei.

Quatre mois plus tard, il constate que son portefeuille de titres japonais a progressé de presque 28%. Pourtant, lorsqu'il récupère son argent, son gain n'est que de 17% : il a oublié que les indices sont exprimés en monnaie locale et qu'entre-temps, le Yen a glissé de plus de 11% face à l'euro. Dans le cas contraire, c'est à dire si le Yen avait monté face à l'Euro, notre investisseur aurait fait une très bonne affaire, car non seulement il aurait encaissé un gain sur ses titres, mais il aurait pu y ajouter un gain sur le change. Dans le cas ou le Yen se serait apprécié de 11% face à l'Euro, ce seraient donc 39% qu'il aurait gagné!

Connaître l'importance des effets de change et suivre leur évolution est donc très important pour tous les investisseurs qui achètent des titres dans d'autres zones monétaires. La variation d'une monnaie face à une autre va dépendre d'un grand nombre de facteurs : les principaux sont la vigueur de l'économie et la quantité de monnaie créée par le pays. Les taux de change flottants dépendent en effet de l'offre et de la demande d'une monnaie par rapport à une autre.

Si les Allemands augmentent fortement leurs exportations vers les USA ou tout autre pays de la zone dollar, ils recevront en paiement des euros, ce qui contribuera à faire augmenter la valeur de l'euro face au dollar. Parallèlement, si une banque centrale accroît fortement le nombre de billets en circulation, sans qu'il y ait production de biens ou de services supplémentaires équivalents, cela contribuera à amoindrir la valeur de la monnaie, qui reculera donc face à une autre devise, qui n'aura pas subi la même dépréciation. D'autres facteurs peuvent aussi faire varier les rapports entre deux devises : les décisions de politique économique et de fiscalité, les décisions sur les taux d'intérêt, le taux de chômage, les chiffres de Production nationale brute.

Pour les taux de changes fixes (ou liés), c'est le gouvernement qui décide du rapport entre sa devise et celles des autres zones. Cela veut dire qu'il peut décider de la faire fluctuer tous les jours, à intervalle fixe ou même très rarement, à sa guise. Les gouvernements de pays émergents ont parfois recours à cet artifice pour éviter de trop fortes fluctuations de la valeur de leur monnaie. Dans le passé, le Brésil et l'Argentine ont cherché à limiter les fluctuations du real brésilien — avant son flottement au début de 1999 — par rapport au peso argentin, en s'appuyant sur un lien avec le dollar américain. Plus près de nous, les pays des zones Franc CFA bénéficient d'une parité fixe. Leur taux de change était arrimé au Franc, il est désormais arrimé à l'euro.

Mais pour que ces politiques soient efficaces, les pays qui optent pour un taux de change fixe ou lié doivent pouvoir disposer de larges réserves de la monnaie à laquelle ils se sont liés afin de contrôler les variations de l'offre et de la demande de cette monnaie. Ce n'est pas toujours facile. Pour que cela soit efficace, il faut plusieurs conditions : que le pays intervienne peu sur les marchés financiers internationaux, qu'il commerce beaucoup avec le pays avec lequel il a lié sa monnaie, qu'il accepte d'abandonner son autonomie en matière de politique monétaire à son partenaire, qu'il souhaite mettre fin à une inflation élevée et qu'il ait des réserves de change élevées

Les crises qui ont secoué les marchés émergents ont montré que le maintien d'un régime fixe ou lié dans les pays ayant des liens étroits avec les marchés financiers internationaux est assorti d'exigences de plus en plus lourdes du fait de la mobilité accrue des capitaux. A moins que le taux de change soit strictement fixé (union avec une autre monnaie, adoption d'une autre monnaie comme monnaie nationale), les systèmes de change flottants sont probablement plus efficaces et surtout plus tenables à long terme.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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