Les Fusaq et le Forex

Les marchés sont interconnectés. Les obligations influencent les actions, obligations et actions pèsent sur les cours des monnaies et les politiques publiques ou les événements extérieurs (c'est à dire non économiques) appellent des réactions de tous ces marchés. Voyons comment le marché actions et notamment les "Fusaq" (Fusions & acquisitions en français, ou M&A,  Mergers & Acquisitions en anglais) peut peser sur celui des devises.

On connaît déjà l'influence du comportement des actions sur les flux de capitaux et donc sur les taux de change. Lorsqu'un indice se comporte bien, lorsqu'un titre important (total en France ou Apple aux USA) annonce de bons résultats ou perspectives, des investisseurs viennent acheter le titre depuis partout dans le monde et contribuent à l'arrivée massive de capitaux dans le pays.

Pour réaliser cela, ces investisseurs sont obligés de vendre leur devises pour acheter la devise support de ces titres, ce qui est très bon pour sa solidité. Ces flux sont bien connus des traders et sont la base même des variations qu'ils constatent chaque jour sur les cours des devises. Comment aller plus loin ? Tout simplement en s'intéressant aux Fusaq. Une OPA (Offre publique d'achat), un rapprochement, est une opération qui réunit au moins deux sociétés ou qui consiste pour l'un à acheter une partie des activités de l'autre (un "spin-off"). Cela implique un transfert de capitaux de l'acheteur vers le vendeur.

Des OPA intéressantes pour leur Cash

Pour les traders Forex, ces M&A ne deviennent intéressantes qu'à partir du moment ou elles sont internationales et importantes. Il faut aussi qu'elle implique un paiement et pas un échange de titres, qui est parfois le cas. Si toutes ces conditions sont réunies, il faut s'attendre à des variations importantes des parités. Car les mega-deals pèsent fortement sur les cours des devises des deux pays impliqués.

Selon une étude réalisée par la défunte banque Lehman Brothers en 2000, mais qui est toujours considérée comme valable aujourd'hui, chaque milliard de dollars qui s'échange à l'occasion d'un accord de ce type provoque une hausse de 0,5% de la devise de la société cible. Cependant, expliquent les auteurs, certains mega-deals peuvent avoir des effets encore plus importants. Les trois mega-deals à plus de 25 milliards de dollars qu'ils ont suivi ont entraîné une hausse qui peut aller jusqu'à 5%. Bien entendu, plus l'opération implique de sortie de cash, plus l'effet est fort...

Ca tombe bien : le marché des M&A semble reprendre des couleurs, après deux années de stabilité. Le rachat du groupe alimentaire Heinz par Berkshire Hathaway, le groupe de Warren Buffett et un fonds brésilien, pour 27 milliards de dollars, en est la preuve... Il fait intervenir du Dollar américain et du Real brésilien…

Cette tendance s'explique peut-être par le fort redressement des indices boursiers en 2012. « Contrairement à ce qu'on pense, il y a une très forte corrélation entre les indices boursiers et l'activité du marché des Mergers and Acquisitions » explique Sami Rahal, associé du groupe de conseils Deloitte. Les sociétés considèrent qu'à partir du moment où les marchés ont repris confiance dans l'avenir, elles peuvent, elles aussi, se montrer plus offensives. Cela s'explique aussi par la réduction des exigences des acquéreurs, à l'affût de bonnes affaires, et celles des vendeurs, soucieux de ne pas brader leurs actifs. Et aussi par un recours plus facile au crédit pour les opérations qui se font avec effet de levier.

Mieux vaut les M&A transnationales

Mais il va falloir regarder au-delà de la France ou de sa propre monnaie. Les fusions-acquisitions réalisées par les groupes français en France et à l'étranger sont passées de 1 207 en 2007 à environ 700 par an, selon l'étude " Les opérations M&A des groupes français en période de crise ", publiée mi-2012 par le cabinet PWC et l'Association des responsables de fusions-acquisitions en entreprises. Avec une préférence pour les rachats, qui représentant 78 % des transactions réalisées par des groupes hexagonaux entre 2007 et 2011. Cible étrangère principale : la Grande-Bretagne, apprécié pour ses régimes fiscaux et sociaux favorables, sa présence sur des marchés asiatique et nord-américain, et la simplicité de ses procédures...

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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