Le taux d'emprunt des Etats à 10 ans

Logique de fluctuation des taux à 10 ans

Les taux d'emprunt des Etats sur les titres de dette à 10 ans qu'ils émettent tout au long de l'année pour financer leurs dépenses et leurs déficits budgétaires (OAT en France, T-Bonds aux USA, Gilts au Royaume-Uni, Bunds en Allemagne, Japanese Government Bonds au Japon, etc.) connaissent d'importantes fluctuations de court terme et de long terme qui sont liées à la situation économique des Etats concernés, à la politique monétaire relative à la devise dans laquelle les titres de dette sont émis, au marché secondaire des dettes souveraines enfin, c'est-à-dire aux anticipations des investisseurs relativement à la hausse ou à la baisse des titres concernés une fois émis.

Dès l'émission elle-même se pose cependant une question de marché, celle de l'attractivité des titres émis pour les investisseurs institutionnels en particulier, banques centrales et banques privées, fonds et compagnies d'assurance, etc.

Des taux de rendement annuels trop bas sur des titres de dette à 10 ans font logiquement reculer des investisseurs peu désireux d'obtenir des rendements inférieurs à l'inflation... mais des taux d'intérêt annuels trop élevés n'attireront pas nécessairement les investisseurs, puisque cette situation est toujours l'envers d'une forte difficulté d'un Etat à se financer, et partant, d'une mise en cause de la capacité de cet Etat à rembourser l'argent prêté à 10 ans.

Ainsi les taux des emprunts grecs à 10 ans atteignent-ils un plus haut historique supérieur à 35 % de rendement annuel à la fin du mois de février 2012, juste avant que ne soit acté le « défaut » partiel de l'Etat grec, c'est-à-dire son incapacité à rembourser une partie de sa dette.

Fluctuations de court terme et de long terme

Les taux des obligations d'Etat à 10 ans varient au jour le jour, et des fluctuations importantes sont observées sur de plus ou moins courtes périodes. Par exemple, pour les pays européens officiellement fragilisés à partir de 2009 par le niveau de leur endettement, les hausses des taux des emprunts à 10 ans ont été continues jusqu'à l'été 2012.

Pour la Grèce en particulier, on a vu les taux des obligations d'Etat à 10 ans franchir les 6 % en janvier 2010, les 10 % en juillet 2010, les 16 % au printemps 2011, les 20 % fin 2011, etc. Les réassurances intervenues à partir de l'automne 2012 ont cependant permis une rapide baisse de ces mêmes taux grecs (légèrement au-dessus des 10 % début 2013).

La même évolution favorable à la capacité de financement des Etats concernés a d'ailleurs été constatée pour tous les emprunts des Etats européens dits « fragiles » : Espagne (de 7,5 % de taux à 10 ans en juillet 2012 à 5 % en janvier 2013), Irlande (de 7,5 % à 4,5 %), Portugal (de 17 % en mars 2012 à moins de 6 % en janvier 2013), Italie (de 6,5 % fin juillet 2012 à 4,2 % début 2013), etc.

Pour les Etats emprunteurs à bas taux, les fluctuations de court terme ont été moins marquées en valeur absolue mais tout autant en pourcentage de baisse : entre 2,05 % et 1,15 % pour les Bunds allemands entre l'été 2012 et début 2013, entre 2,45 % et 1,45 % pour les obligations d'Etat britanniques, entre 2,4 % et 1,9 % pour les T-Bonds américains, entre 3,1 % et 2 % pour les OAT françaises.

Une évolution paradoxale pour des obligations françaises, dont la « notation » officielle a été dégradée à deux reprises entre la fin de l'année 2011 et la fin de l'année 2012 : l'Etat français ne s'est jamais financé à si bas coût (cf. les plus hauts de 17,4 % atteints en 1981 par les taux des OAT à 10 ans), parce que ses titres de dette sont encore et toujours considérés comme très sûrs par les investisseurs, et qu'ils sont très liquides.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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