Comment tirer son épingle du jeu face à la multiplication des offres bancaires ?

Pendant des décennies, choisir sa banque était une opération assez simple.

Le plus souvent, la proximité d’une agence suffisait ! Puis sont venues les banques en ligne, dont le modèle économique sans agence bancaire a permis de faire sauter le verrou des tarifs. Enfin, avec l’avènement du téléphone portable, des banques mobiles comme Revolut ou Orange Bank sont apparues, avec des offres de plus en plus ciblées (voyageurs, interdits bancaires, geeks, etc…). Mais comment conserver et augmenter ses parts de marché dans un environnement toujours plus compétitif ?

Pour ne pas être accusée d’immobilisme, la réponse ne s’est pas fait attendre. Eko du Crédit Agricole, Ultim de Boursorama Banque ou encore Uniq+ de Monabanq, les offres bancaires se sont multipliées à n’en plus finir au point de perdre le consommateur. Ce qui est potentiellement très dommageable, car à condition de bien cerner ses propres besoins, les bonnes affaires n’ont jamais été aussi nombreuses.

Tour d’horizon des offres bancaires disponibles et quelques clefs pour faire le bon choix.

 Les banques traditionnelles, pour ceux qui se rendent en agence

Exemples : BNP Paribas, LCL, Crédit Mutuel, Société Générale, Banque Populaire, La Banque Postale, Caisse d’Epargne, etc…

De loin les banques qui comptent le plus grand nombre de clients, les banques traditionnelles sont aussi les plus chèresFrais de tenue de compte, packages divers et variés, commissions d’intervention, carte bancaire, etc… Les occasions de payer sont nombreuses. En moyenne, ceux-ci sont estimés à 200€ par an. En échange, les clients bénéficient d’un service client globalement supérieur, en agence ou par téléphone, notamment en termes de disponibilité. Connaître personnellement son conseiller peut être rassurant pour certaines personnes, mais il faut également savoir qu’outre des tarifs beaucoup plus élevés, les produits d’épargne (livrets d’épargne, assurance vie, etc…) sont également plus chargés en frais. Malgré tout, les banques traditionnelles se rattrapent avec les offres de crédit (à la consommation ou immobilier) les plus développées du marché, et cette fois sans sacrifier la compétitivité.

Au final, pour tirer le meilleur des banques traditionnelles, il est conseillé d’avoir fréquemment recours à son chargé de clientèle. Dans le cas contraire, garder un oeil attentif sur les alternatives est certainement un bon conseil.

 Les banques en ligne, pour les tarifs et la majorité des services

Exemples : Boursorama Banque, Monabanq, Fortuneo Banque, Bforbank, Hello bank!, AXA Banque

Les banques en ligne sont apparues à partir des années 2000 dans le sillage de la démocratisation d’Internet. Le premier point les concernant est qu’elles sont toutes détenues par des banques traditionnelles, ce qui veut dire qu’en termes de sécurité des fonds, placer ses sous dans une banque en ligne ou traditionnelle revient exactement à l’identique. Par exemple, Hello bank! appartient à BNP Paribas, Bforbank au Crédit Agricole, etc… Sans agence à entretenir, les banques en ligne peuvent se permettre d’afficher des tarifs ultras compétitifs tout en offrant des primes de bienvenue. Si les offres d’épargne et de crédit sont globalement un peu moins riches en termes de produits disponibles (par exemple le PEL n’est pas disponible partout), elles sont par contre généralement beaucoup plus compétitives, notamment dans l’épargne. Par exemple, les frais de versement sont inexistants dans l’assurance vie, alors que les banques traditionnelles peuvent avoir la main très lourde à ce sujet.

De plus, avec un service client accessible par téléphone sur une plage horaire plus large, elles permettent une plus grande autonomie dans la gestion des comptes. Cependant, la gratuité des offres avec des cartes “normales”, c’est-à-dire de type de Visa Classic ou Gold Mastercard, n’est réservée qu’aux personnes disposant d’un niveau de revenus minimums, souvent à partir 1 000€ net par mois. Mais comme nous verrons plus bas, sous la pression des banques mobiles, elles ont également développé des offres sans condition de revenus avec des cartes à autorisation systématique.

 Les banques mobiles gratuites (ou presque), pour la souplesse d’utilisation

Exemples : N26 Standard, Revolut, Bunq, Nickel, Orange Bank, Max, Monese

Les banques mobiles sont nées avec l’essor du mobile et mettent l’expérience utilisateur au centre de leurs préoccupations. Toutefois, de nombreuses banques mobiles permettent aussi un accès à une interface sur ordinateur. La grande différence avec les banques en ligne ou traditionnelle concerne le type de carte proposée, à savoir quasi exclusivement avec des cartes à autorisation systématiqueAu quotidien, cela signifie que le solde du compte est mis à jour en temps réel à chaque paiement et que les transactions sont automatiquement refusées en cas de solde insuffisant.

Aucun risque de découvert !

De plus, comme les crédits sous toutes leurs formes sont pratiquement absents de l’offre, la procédure d’ouverture de compte est drastiquement simplifiée et aucune condition de revenus n’est généralement réclamée. De ce fait, avec des offres parfois 100% gratuites incluant la carte bancaire, les banques mobiles rencontrent un indéniable succès populaire. Elles sont aussi parfois synonymes d’innovations, comme avec le compte multidevise ou la possibilité d’acheter des cryptomonnaies.

Cette simplicité dans l’élaboration des offres permet de créer des banques mobiles spécifiquement pour chaque besoin. Par exemple, SoShop pour obtenir du cashback, Xaalys pour les mineurs, Monese pour les transfrontaliers entre la France et l’Angleterre, etc… C’est pourquoi d’une néobanque à l’autre, les offres peuvent être très différentes.

Au rayon des inconvénients, notons que les offres d’épargne et de crédit sont globalement très faibles, ainsi que l’absence de gestion des chèques. Dans ce panorama, notons deux banques mobiles qui se démarquent avec un placement original :

  • Nickel, pour 2€ par mois, cette néobanque qui visait à l’origine les interdits bancaires profite de son réseau de distribution avec les buralistes pour permettre le dépôt d’espèces
  • Orange Bank, grâce à une licence réglementaire d’établissement de crédit, propose une offre plus étoffée et se rapproche des banques en ligne (crédit personnel, découvert autorisé, gestion des chèques, etc…) tout en conservant des attributs des banques mobiles (temps réel des transactions, facilité d’ouverture de compte, etc…)

 Les banques mobiles payantes, pour voyager avec de meilleures assurances

Exemples : N26 You et Metal, Revolut Premium et Metal, Orange Premium, Bunq Premium

Pour gagner de l’argent, toutes les banques mobiles proposent au minimum une offre payante, souvent sous la forme d’abonnement mensuel. Le plus souvent, ces offres payantes sont justifiées par l’ajout d’assurances (les offres gratuites en sont généralement dénouées) et la suppression des frais de retraits en devises. En d’autres termes, elles visent en priorité les voyageurs, même si des fonctionnalités de l’offre de base sont parfois “améliorées”. Par exemple, avec l’offre N26 You (une dizaine d’euros par mois), les utilisateurs bénéficient d’un plus grand nombre d’espaces, c’est-à-dire des sous-comptes afin de mieux catégoriser leur budget.

Enfin, il faut noter la présence des nombreuses offres “métal” qui pour un coût encore plus élevé permettent de bénéficier d’une carte bancaire métallique. Dans ce cas, les banques mobiles ont réussi l’exploit de transformer le compte bancaire en un produit “plaisir”, notamment pour les adeptes des nouvelles technologies. En effet, ces cartes n’apportent pas de fonctionnalités supplémentaires, si ce n’est le fait de rejoindre une communauté qui apprécie les objets qui sortent de l’ordinaire.

Toutefois, avant de souscrire une offre payante, qui plus est à partir de 10€ par mois, il est important de peser le pour et le contre par rapport aux banques traditionnelles ou en ligne. En effet, les offres payantes conservent les mêmes défauts que les offres gratuites, c’est-à-dire l’absence de découvert autorisé, de gestion des chèques ou des offres d’épargne très réduites.

 Les offres sans des banques en ligne

Exemples : Welcome et Ultim de Boursorama Banque, Fosfo de Fortueno Banque, Hello One de Hello bank!, etc…

Ne pouvant rester immobiles face aux millions d’ouvertures de compte remportées par les offres gratuites des banques mobiles, certaines banques en ligne ont réagi en leur coupant l’herbe sous le pied. Par exemple, avec Ultim de Boursorama Banque, il est possible de bénéficier d’une offre sans condition de revenus, gratuite, sans commission sur tous les achats et retraits par carte partout dans le monde, le tout avec des assurances au niveau d’une Visa Premier ! Le principal point négatif concerne l’obligation de réaliser au moins un paiement par mois, sous peine d’une pénalité pouvant atteindre 15€.

Sachant que les banques en ligne bénéficient par ailleurs d’une offre plus consistante en épargne et en crédit que les banques mobiles, ces offres sont donc très compétitives, à condition de rester vigilant face à ces frais d’inactivité. Toutefois, elles restent un cran en dessous des offres “normales” des banques en ligne, dans la mesure où comme pour les banques mobiles, les offres sans condition de revenus des banques en ligne concernent des cartes à autorisation systématique.

 Les banques “néotraditionnelles”, compromis entre banque mobile et traditionnelle

Exemples : Enjoy de la Caisse d’Epargne, Eko du Crédit Agricole, MaFrenchBank de La Banque Postale

Et les banques traditionnelles dans tout cela ? Ne pouvant rester les bras croisés, notamment compte tenu du fait que les banques mobiles rencontrent un franc succès auprès des jeunes, elles ont mis au point des nouvelles offres sur mesure. Par exemple, avec MaFrenchBank, La Banque Postale mise sur un style de communication ouvertement décalé pour capter l’attention. Choc des générations garanti !

Pour quel résultat ?

Pour point de départ, elles sont toutes payantes, à partir de 2€ par mois pour habituer le consommateur à toujours payer, au moins un peu… Si comme les banques mobiles, les ouvertures de compte sont simplifiées grâce à la présence de cartes à autorisation systématique, elles se distinguent par la mise en avant des agences, du service client par téléphone ou encore de la gestion des chèques. Toutefois, d’une offre à l’autre, le contenu peut être très différent, même si la volonté de coller aux attentes des jeunes est toujours présente. Les offres de crédit et d’épargne sont également réduites, mais avec un objectif clair : renvoyer le consommateur vers la banque traditionnelle mère. Par conséquent, c’est un positionnement hybride qui pourra autant faire mouche que rebuter certains profils bancaires.

Conclusion : quelle banque choisir ?

Le nombre de banques opérant en France a littéralement explosé en quelques années. Une excellente nouvelle pour le consommateur, mais qui n’est pas sans bousculer certaines habitudes. D’autant plus qu’à l’intérieur de chaque établissement, le nombre d’offres a également été revu à la hausse !

Dans ce contexte, comment choisir la meilleure banque ?

Plus que jamais, prendre le temps de la comparaison est une nécessité. Pour cela, avoir une idée précise de ses besoins est d’une grande aide. Par exemple, privilégiez-vous une relation personnelle avec un conseiller ou des tarifs revus à la baisse ? Dans le même esprit, le choix de la carte bancaire est primordial. En effet, la carte à autorisation systématique est à la source de très nombreuses “nouvelles” offres bancaires.

Pour rappel, ce type de carte implique un solde toujours positif et si possible toujours supérieur à 150€ afin d’éviter un refus de paiement à une station essence. De plus, dans certains terminaux de paiement (péages, parkings, etc…), le succès de la transaction n’est pas toujours garanti et à cause de l’absence de la mention “crédit” (à de rares exceptions près), les locations de voitures sont pratiquement impossibles. Des défauts qui pourront être considérés comme majeurs par certains, tandis que d’autres passeront outre, privilégiant la qualité de l’application mobile ou la facilité d’ouverture de compte.

Enfin, n’oubliez pas que rien ne vous empêche de jouer sur plusieurs tableaux ! Par exemple un compte dans une banque en ligne pour domicilier ses revenus et profiter de produits d’épargne plus performants d’un côté, tandis que de l’autre, un compte dans une banque mobile pour exercer un contrôle plus strict sur les achats du quotidien. A cet effet, il est remarquable de voir à quel point le “produit” compte bancaire a évolué. Ainsi, grâce aux vertues de la concurrence, changer de banque comme de chemise n’est plus du domaine de l’inenvisageable…

Comme pour n’importe quel autre produit de consommation courante, il est donc possible de ne tester un compte bancaire que pendant quelques semaines, le temps de se forger sa propre opinion. Or, l’argent occupant une place prépondérante dans nos vies, il est somme toute assez logique de prendre le temps de la comparaison afin de trouver la ou les banques qui auront un impact positif sur nos finances.

Plus d'information sur le même thème

Photo of Arnaud Jeulin

Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

Vous pouvez le joindre via les réseaux sociaux suivants ou par email :

.
  Se connecter