La moyenne mobile : voir l'avenir grâce au passé

Les cours de bourse reflètent davantage la représentation que se font les investisseurs d'une entreprise que sa valeur réelle. L'analyse fondamentale et le recours aux indicateurs techniques sont là pour dépassionner le débat et apporter une vision claire du comportement du titre, afin de déterminer les probables variations de prix dans le futur.

La moyenne mobile fait partie des plus anciens de ces indicateurs. Elle est facile à lire, facile à comprendre et se calcule sur différentes périodes selon les besoins : soit les 10, 20 et 50 dernières séances pour ceux qui travaillent à court terme, soit les 150 ou 200 derniers jours pour ceux qui travaillent sur plus longue période. Ceux qui travaillent sur courte période étudieront la réactivité du titre. Ceux qui travaillent sur plus longue période, chercheront à isoler des tendances de fond.

La moyenne mobile est facile à calculer : c'est l'addition des cours des derniers jours (selon la période désirée), divisée ensuite par le nombre de jours pris en compte : c'est donc la valeur moyenne de l'action au cours de la période observée... Si elle est calculée tous les jours, cela permet de tracer une courbe d'un grand intérêt et d'observer le comportement du titre par rapport à cette moyenne.

S'il évolue en dessous de cette moyenne, il sera, toutes choses égales par ailleurs, plutôt sous-évalué. Et sur évalué dans le cas contraire. Mais c'est surtout le mouvement du cours autour de cette moyenne qui doit être surveillé. Un franchissement de cette moyenne mobile deviendra un signal fort, qui pourra déclencher un achat s'il est associé à une hausse des volumes de transactions.

Prenons l'exemple de l'action Carrefour, sur cinq ans. Sur ce graphe, nous avons reproduit deux moyennes mobiles. La moyenne mobile à 20 séances est en orange, celle à 100 est en vert. La première (la « MM20 ») est beaucoup plus volatile que la seconde (MM100).

L'évolution de deux Moyennes Mobiles et de leurs interactions entre elles et avec la courbe du cours du titre Carrefour nous en dit beaucoup sur la tendance du titre. Il suffit de voir qu'à chaque fois que le cours du distributeur est repassé sous la moyenne mobile à 100 jours (on dit qu'il l'a « cassé »), c'est à dire fin 2009, début et fin 2010, le cours a fortement baissé ensuite.

 

Le principal reproche fait aux moyennes mobiles, c'est qu'elles permettent d'expliquer le comportement d'un titre... après coup. Cela permet de briller en société, mais ce n'est pas tellement pratique pour l'investisseur. Ce sont en effet des variations historiques.

Elles accordent donc la même valeur à ce qui est très éloigné (les premiers séances sur une série de vingt, de trente ou de 100 séances) qu'aux dernières séances qui ont pourtant plus de poids dans la détermination de l'évolution future du cours.

Il faut donc les manier avec prudence, notamment pour les titres les plus volatils. Il existe d'autres indicateurs qui tiennent davantage compte de ce qu'on appelle « l'effet retard ». 

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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