Découvrir les contrats à terme et investissement

Au printemps 2012, la France s'est beaucoup émue de la création, pas la bourse allemande, la Deutsche Börse, d'un contrat à terme sur la dette française. Beaucoup y ont vu une « spéculation » de la part des « financiers » contre notre pays. Mais l'émoi suscité par ce nouveau contrat a été exagéré, car les échanges sur ce produit ont été, les premiers jours, très poussifs. Mais sa création témoigne de la vitalité de ces produits dérivés largement diffusés à partir du milieu des années 80.

Nés dans le milieu agricole, leur but initial est simple : permettre de protéger, ou de « couvrir », un utilisateur contre des variations importantes du cours d'une denrée.

Pour Francis Declerck, professeur au département finance de l'Essec et de l'Institut de Management International Agro-alimentaire de l'ESSEC (ESSEC-IMIA), « les marchés à terme remplissent 4 fonctions : déterminer un prix de marché qui reflète l'équilibre de l'offre et de la demande, diffuser ce prix à tous (transparence sur les prix et volumes des transactions), offrir aux professionnels la possibilité de réduire (couvrir) leurs risques de volatilité des prix et, enfin, garantir la bonne fin des transactions (le vendeur et livré et l'acheteur est payé) ».

L'industrie est aussi un gros utilisateur de contrats à terme. Un producteur d'électricité, par exemple, pourra ainsi contrôler le prix du pétrole, du gaz ou même de l'uranium dont il a besoin en s'engageant à acheter une quantité à un prix et à une date donnée. Le vendeur, lui, est satisfait, car il est assuré d'écouler sa production au prix fixé, même si, entre-temps, les cours se sont écroulés.

Des contrats à 80% spéculatifs

L'histoire financière des marchés à terme débute en 1848 avec la création du Chicago Board of Trade.

Le « Cbot » établit alors les principes fondamentaux des marchés à terme. Les contrats à terme sont caractérisés par leur standardisation : qualité, quantité, échéance et conditions de livraison sont fixées d'avance. La seule chose qui reste à négocier entre l'acheteur et le vendeur, c'est le prix. Les contrats à terme représentent plus de 40% du volume total des échanges sur les marchés financiers et constituent l'essentiel des 510 000 milliards d'échanges de produits dérivés mesurés par les chiffres de la BRI (banque des règlements internationaux) en 2011.

Il faut l'avouer, seule une petite quantité de ces échanges sont destinés à couvrir des producteurs. « Environ 80 % du volume des transactions sur la plupart des marchés à terme des matières premières est spéculatif. » confirme l'économiste Paul Jorion.

Les contrats à terme couvrent toute une gamme d'actifs : les matières premières et agricoles, les taux d'intérêt, les obligations, les actions et les indices. Leur fonctionnement est codifié, ainsi que leur taille et leur prix. Les contrats les plus actifs, et les plus appréciés des particuliers, sont ceux qui portent sur des indices très connus, comme le FTSE100 et, en France, le CAC40.

Le saviez-vous ? Des Marchés à la criée

Les marchés à terme ont été les derniers à conserver le système de la criée. Ce sont eux qui servent, généralement, à illustrer les images, dans les journaux télévisés, des fameux « marchés boursiers ». Ils sont organisés en pits (que l'on peut traduire par « fosses ») de cotations, animés par des courtiers (qui passent les ordres des clients professionnels -banques, assureurs et fonds) ou des négociateurs individuels (qui spéculent pour leur propre compte).

Le dernier à fonctionner sur ce modèle est le marché de Chicago. En France, ce marché est totalement électronique. Ce qui a permis l'émergence de nouveaux métiers : les arbitragistes, qui montent des opérations complexes, prenant par exemple position, simultanément et en sens contraire, sur plusieurs actifs afin de profiter d'écarts temporaires de prix entre différents titres ou contrats ; les traders, qui prennent position sur un seul actif ; les hedgers, qui cherchent à se couvrir, c'est à dire à contrôler leur exposition sur un risque identifié.

Aujourd'hui, grâce à un accès plus large à ce marché, vous pouvez, vous pouvez aussi, à votre tour, vous lancer dans une de ces trois stratégies !

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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