Le Tracker : bon marché et bourré d'imagination ! et Investissement

Contrairement aux Warrants, aux certificats et autres CFD (Contracts for difference), les Trackers sont des... Sicav. Des OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs mobilières) plus exactement. Juridiquement, ils appartiennent en effet à cette famille. Avec une notable différence : ils sont cotés en continu, comme une action, alors que les OPCVM sont cotés soit une fois par jour, soit, pour certains, une fois par semaine.

Un tracker indexé sur le CAC va donc suivre l'évolution de l'indice tout au long de la journée. Si l'indice CAC 40 est à 3352 points, le « Sgam ETF Flexible CAC40 » de Lyxor sera à 33,52 points.

Leur succès tient à cette simplicité. « Nos trackers ont été lancés en France quand les marchés étaient en forte baisse en 2001, et ça n'a pas empêché les particuliers d'en acheter » explique-t-on chez Lyxor, filiale spécialisée de la Société générale. Le tracker le plus négocié au monde est de SPDR (souvent surnommé Spider), qui pèse plus de 75 milliards de dollars. Il porte sur l'évolution de l'indice américain SP500.

L'autre explication du succès de ces produits, et qui les démarque totalement des OPCVM classiques, c'est que les trackers ne supportent pas de frais d'entrée. Les promoteurs de ces produits, se rémunèrent autrement : ils offrent une liquidité totale sur le produits, mais avec une différence entre le prix d'achat (« cours acheteur ») et celui de vente (« cours vendeur »). C'est leur marge... Malgré cette petite « ponction », il n'y a pas photo, le tracker est bon marché.

Imaginons d'un coté un OPCVM indiciel, qui répliquait, par exemple, l'évolution du CAC40 et de l'autre un tracker CAC40.Au final, en prenant en compte les frais d'entrée, de sortie, de gestion et de transaction, le tracker permettra d'économiser 2 à 4 points sur l'OPCVM.

Les trackers sur des indices actions sont les plus utilisés et représentent plus de 75% des encours, suivis par les trackers obligataires (environ 15%) et les trackers matières premières (moins de 10%). Ils peuvent être indiciels, sectoriels, transversaux. Tout est possible. Le Tracker santé de Lyxor (ETF DJ Stoxx 600 Health Care) permet par exemple de suivre ce secteur, considéré comme plus protecteur en cas de tempête boursière.

Il y a aussi une troisième raison à l'engouement actuel pour les trackers. Ces produits permettent en effet de miser sur différents marchés et notamment, comme on vient de le voir avec le SPDR, sur les bourses non-européennes, et peuvent malgré cela être inclus dans un PEA, pourtant réservé aux valeurs européennes.

Mieux, un grand nombre de trackers peuvent être achetés dans le cadre du SRD (service à règlement différé). C'est-à-dire qu'ils peuvent donc aussi être vendus à découvert. Voila qui ouvre de très intéressantes perspectives...

Les trackers ont aussi leurs inconvénients : l'absence de transparence et le risque de contrepartie. Normalement, un « tracker » devrait toujours acheter les valeurs qui composent le sous-jacent sur lequel il est investi.

On appelle cela la réplication physique. Mais beaucoup ne le font pas car s'il est facile d'acheter les actions du CAC 40, l'exercice se complique pour le MSCI Europe et ses 600 valeurs. Beaucoup d'ETF optent alors pour une réplication « synthétique ».

Le gérant achète alors une partie des actions de l'indice, puis passe un accord de swap (d'échange) avec une banque de marché. Le gérant lui cède la performance de ses actions, la banque la performance de l'indice. Mais de swap en swap, on finit parfois par s'y perdre. L'investisseur ne le sait pas, mais le gérant du produit qu'il a souscrit a peut-être conclu un accord avec une banque qui est au bord du dépôt de bilan.

C'est ce risque de contrepartie, sans doute faible mais jamais signalé, qui trouble les bons connaisseurs du produit.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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