Les devises émergentes

Les marchés émergents ont prouvé leur résistance aux chocs au cours des dernières années. Le comportement de leurs marchés boursiers prouve qu'ils ne sont pas forcément plus dangereux ou volatils que ceux des marchés dits matures ou développés. De plus, la croissance de leur économie leur permet d'afficher de biens meilleurs progressions...

En 2012, une année plutôt favorable aux pays développés, l'indice des pays émergents, le MSCI EM affiche une progression de 13% (pour un investisseur européen), dans le sillage des bourses européennes et presque deux points au-dessus des actions américaines. Ceux qui ont le plus profité en 2012 sont les pays qui ont réussi à se protéger du ralentissement mondial, grâce à une croissance endogène ou grâce à la proximité des zones moins impactées par la crise : la Turquie (+55%), les Philippines (+38%), la Thaïlande (+31%) ou encore le Mexique (+20%). A l'inverse, des pays exposés au ralentissement mondial tels que le Brésil, Taiwan ou la Russie ont réalisé une moins bonne année.

Des perspectives favorables

Leurs perspectives sont globalement meilleures que celles des pays «développés». Leurs notations devrait continuer à s'améliorer par rapport à celle des pays développés et leurs niveaux de valorisation restent encore raisonnables (voir graphique ci-dessous). On est loin de la folie des émergents qu'on a connue à la fin des années 90 et leur valorisation pourrait rejoindre celles des pays développés dans un avenir assez proche.

Des devises sous-évaluées

Les devises émergentes présentent les mêmes avantages et perspectives que leurs économies. Elles ont tendance à être sous-évaluées pour des raisons à la fois structurelles et politiques, et devaient normalement évoluer dans le bon sens, pour le plus grand profit des traders qui ont eu les capacités et l'intuition de les suivre...

Les devises émergentes sont très différentes de celles des pays développés mais ne se tradent pas de manière différente. Comme l'Euro, la Livre, le Yen ou le Dollar, leur évolution est dictée non seulement par les échanges commerciaux entre zones, mais aussi par des considérations politiques, monétaires et budgétaires.

L'impact de la politique monétaire est sans doute la plus importante. Comme partout, les économies émergentes sont continuellement impactées par des décisions de leurs banques centrales. Et par celles de leurs grands partenaires. Les trois opérations de Quantitative Easing lancées par la Fed ces dernières années ont par exemple conduit à l'impression de plusieurs milliers de dollars, et ont poussé les investisseurs à se tourner vers d'autres économies, notamment émergentes.

Pourquoi ? Parce que les capitaux n'ont aucun intérêt à s'investir dans des pays (les pays développés) proposant des taux bas, voire nuls, alors qu'ils peuvent trouver dans les pays émergents, des économies qui avaient besoin de capitaux et sont prêts à les rémunérer à des taux élevés (5 à 6%). Lorsque le dollar s'affaiblit (à l'occasion d'un QE ou pour une autre raison), les monnaies émergentes en profitent généralement pour s'apprécier. C'est la conséquence de ce "carry trade". Mais ces milliards de dollars d'investissements qui se sont déversés sur certaines économies émergentes ont aussi créé de l'inflation et une pression à la hausse sur leurs devises, contre laquelle ces états ont souvent protesté.

Devant leurs protestations, le président de la Fed, Bern Bernanke, leur a répondu que ce n'était pas son problème, et qu'il fallait qu'ils cessent d'empêcher leurs devises de monter. "Dans certains pays émergents," a-t-il expliqué, sans trop de finesse, fin 2012, "les dirigeants ont choisi d'empêcher à tout prix l'appréciation de leur devise, afin d'augmenter leurs exportations et leur croissance interne. Cependant, cela a un coût, notamment la réduction de l'indépendance monétaire, avec comme conséquence, une importation de l'inflation."

Plus d'information sur le même thème

Photo of Arnaud Jeulin

Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

Vous pouvez le joindre via les réseaux sociaux suivants ou par email :

.
  Se connecter